La Cour suprême américaine doit délibérer sur un cas de discrimination anti-blancs, dans un pays de moins en moins adepte de la discrimination positive fondée sur des critères ethniques.
La Cour suprême des Etats-Unis pourrait bientôt restreindre la discrimination positive en faveur des minorités ethniques dans les universités publiques. Le procès en question –qui sera jugé par la Cour avant la fin du printemps– est celui d’une étudiante blanche, Abigail Fisher, qui accuse l’université du Texas de ne pas l’avoir acceptée du fait de sa couleur de peau.
«La plupart des observateurs prévoient que la Cour utilisera ce cas pour fortement limiter la discrimination positive», explique Richard Kahlenberg, chercheur pour le think tank progressiste The Century Foundation.
Pour décrire ce type de procès, on parle aux Etats-Unis de «discrimination à l’envers» (reverse discrimination) ou même, chez les conservateurs, de racisme anti-blanc.
Contrairement au débat lancé par Jean-François Copé l’année dernière, il ne s’agit pas de se plaindre d’injures ponctuelles dans la rue, mais d’essayer de prouver une discrimination institutionnelle.
«En 2003, la Cour a déclaré que les politiques d’affirmative action étaient pour l’instant acceptables, mais qu’elles ne seraient peut être plus justifiées dans quelques années, et qu’il faudrait réévaluer les choses dans 25 ans», rappelle Deborah Hellman, professeur de droit à l’université de Virginie. Juste dix ans après, le débat est de nouveau sur la table. (…)