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Au moins dix personnes ont été tuées et plusieurs blessées dans des violences communautaires entre bouddhistes et musulmans dans le centre de la Birmanie qui ont repris jeudi après une première flambée de violences la veille, selon des témoins, dont un député de l’opposition.

Un couvre-feu a été imposé dans la ville de Meiktila, proche de Mandalay, car la situation empirait selon un responsable policier. Parmi les victimes se trouvaient un moine bouddhiste et un homme de 26 ans, “qui étaient soignés à l’hôpital pour des brûlures”, selon un message sur la page Facebook de la police birmane.

Les Etats-Unis se sont dit “profondément” inquiets de ces violences. Les violences ont semble-t-il démarré mercredi après une querelle dans un marché entre un vendeur musulman et des clients, qui a tourné à la bagarre.

Win Htein, député de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de l’opposante Aung San Suu Kyi, a évoqué des “tensions religieuses”. “La situation est tendue. Je peux voir de la fumée”, a-t-il ajouté. “Je n’ai jamais vu ce genre de conflits de ma vie dans la ville de Meiktila.” “La situation est imprévisible (…). Tout le monde est agressif ici”, a déclaré de son côté Hein Thu Aung, habitant âgé de 29 ans.

Ces incidents interviennent dans un pays où les relations sont devenues extrêmement tendues entre bouddhistes et musulmans ces derniers mois. Deux vagues de violence opposant des membres de l’ethnie bouddhiste rakhine et des musulmans apatrides de la minorité des Rohingyas ont fait au moins 180 morts et plus de 115 000 déplacés en 2012, dans l’Etat Rakhine (ouest).

Les violences, qui ont déclenché un exode de boat-people rohingyas en Asie du Sud-Est, ont révélé un racisme profondément inscrit dans la société birmane, qui considère dans sa grande majorité le bouddhisme comme partie intégrante de la culture nationale. (…)

Le Monde

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