Un certain désarroi traverse la Place Vendôme : la conseillère des politiques pénales, puis le directeur et le chef de cabinet de la ministre de la justice, Christiane Taubira, sont partis ; le conseiller diplomatique, la directrice des services judiciaires, le directeur des affaires civiles et du Sceau ainsi que son adjointe s’apprêtent à le faire.
Le malheureux directeur adjoint de cabinet tient le ministère à bout de bras et attend la relève en comptant les heures. Simple conjonction, se rassure la ministre, encore auréolée de son beau débat à l’Assemblée sur le “mariage pour tous”.
Mais le malaise est plus profond et, si chacun respecte infiniment Christiane Taubira, force est de constater qu’il est difficile de travailler avec elle et que le bilan du ministère, après dix mois de labeur, est particulièrement maigre. (…)
Le malheureux directeur adjoint de cabinet tient le ministère à bout de bras et attend la relève en comptant les heures.
Il ne reste du coup plus rien du noyau dur du cabinet, tous des anciens de chez Elisabeth Guigou. Le chef de cabinet, Jean-Louis Géraud, a été nommé le 13 mars préfet de Tarn-et-Garonne ; Michel Debacq, le conseiller diplomatique, venu par amitié pour Vigouroux, ramasse ses affaires. Reste Jean-François Beynel, le directeur adjoint, qui assure l’intérim et est promis, quoiqu’il s’en défende, à la direction des services judiciaires.
Christiane Taubira ne semble pas prendre la chose au tragique. Le monde judiciaire, d’abord charmé, commence pourtant à s’impatienter de ce “ministère de la parole” : en dehors d’une circulaire de politique pénale aux effets limités et d’un beau débat sur le mariage, rien dans la justice n’a changé – qui n’est, il est vrai, pas le premier des soucis du chef de l’Etat. Il n’y a plus depuis une semaine de pilote place Vendôme. Et Christiane Taubira part jeudi pour quatre jours au Sénégal.[…]