Le fondateur de Wikileaks met en garde contre les risques de dérives totalitaires que représente Internet.
Prenant le contre-pied de l’image de défenseur du web qu’il véhicule, Julian Assange a vivement critiqué les dérives que peut générer Internet, parlant même de “la plus grosse menace de tous les temps“. “Chaque État-nation a intégré cette technologie.
Donc, résultat des courses, toute la civilisation humaine suit le même chemin”, a-t-il déploré. “Tout se passe sur Internet, la communication des entreprises, la communication d’Etat à Etat. Donc si quelque chose se passe mal sur Internet, ça se passera mal pour toute la civilisation humaine”, a-t-il estimé.
Julian Assange n’a pas hésité à déclarer que la surveillance qui existe aujourd’hui, grâce à Internet, “dépasse tous les rêves de la Stasi“. “Le système de surveillance sur le web est absolu et total“, a-t-il précisé, comparant le flux d’informations disponibles au “nouvel or noir“.
“On gère ces flux d’informations comme des pipelines“, a-t-il jugé. “Il y a deux ans, le gouvernement américain a annoncé au Congrès qu’il y avait l’interception de 1,6 milliard de télécommunications par jour, et il y sept milliards de personnes sur Terre“, a souligné Julian Assange.
Le fondateur de Wikileaks s’est montré assez pessimiste sur les possibilités pour les citoyens de limiter cette surveillance. “Au niveau de la législation, c’est extrêmement difficile d’intervenir. Il faudrait en fait encourager les gens à chiffrer – coder – leurs messages“, a-t-il expliqué.
“Mais ce qui paraît essentiel aujourd’hui, c’est que les militants, les journalistes, les avocats, les opposants politiques puissent protéger leurs propres communications. Sinon on va se retrouver dans une situation quasiment totalitaire“, a estimé Julian Assange.