(…) D’abord il faut quand même reconnaitre que la Barjot, malgré tous ses défauts, a été capable de créer un mouvement massif. Grâce devrait lui en être rendue par tous ceux qui gueulent dans le cul d’un koala qu’elle doit rendre les clefs du camion. Sans elle, et quelques autres bien entendu, nous serions tous restés chez nous le 13 janvier et le 24 mars à torturer nos animaux de compagnie ou notre famille avec nos longues complaintes monotones sur l’avenir de la patrie, notre déréliction idéologique et l’incapacité de la ménagère moderne à préparer une tarte aux nouilles digne de ce nom. Les idées marketinguesques de Barjot ont beaucoup apporté et son savoir-faire et son talent sont plusieurs centaines de milliers de fois supérieurs (si on compte en personnes qui se sont remuées le fion) à ceux des autres opposants du gouvernement.
Seulement voilà, son mouvement, qu’elle croit « black, blanc, beur » alors qu’il me semble être plutôt de type « caucasien », lui ressemble de moins en moins. Barjot est une moderne légaliste comme les autres, ce qu’elle n’a jamais caché même si certains font maintenant mine de s’en rendre compte. Ils croyaient tendre le couteau à Charlotte Corday alors qu’ils ne faisaient que ramasser des fraises pour la charlotte.
Ce mouvement est donc à l’image d’une société qui juge systématiquement mal ses représentants, qui les rempli de qualités qu’ils n’ont pas et qui projettent sur eux un désir qu’ils ne peuvent pas combler. Par exemple, utiliser un crâne de chat comme urinoir peut sembler être une bonne idée, mais sa contenance est bien trop petite, surtout en fin de soirée. Vous vous retrouvez donc avec un chat mort et de la pisse partout sur le tapis pour vous être lourdement gouré sur ce qu’il était capable de vous apporter. Mais ce n’est pas la faute du chat, c’est de la vôtre.
Hollande a été élu. Le mariage gay était dans son programme. Point. Au-delà du fait que cette bataille a été perdue il y a déjà fort longtemps faute d’avoir été menée, remettre en cause cette loi, débattue au parlement de manière parfaitement démocratique, c’est rentrer en dissidence et donc accepter les méthodes qui vont avec et les yeux qui piquent. Vous voulez faire reculer le gouvernement ? Je vous comprends parfaitement mais ce sera insuffisant. Ce gouvernement n’est qu’un symptôme, en aucun cas une cause. Si vous voulez vous en prendre à la cause, cela va nécessiter autrement plus de sacrifices qu’un dimanche après-midi en plein air et des leaders nettement moins festifs.