L’un des plus influents penseur du centre-gauche de Grande-Bretagne examine la politique d’immigration au Royaume-Uni et fait valoir qu’elle a eu des conséquences imprévues qui nécessitent d’être expliquées.
“Le rêve britannique” de David Goodhart raconte l’histoire de l’immigration d’après-guerre et envisage ses conséquences pour l’avenir. S’appuyant sur des centaines de témoignages collectés partout dans le pays ainsi que sur une foule de données statistiques, il dépeint un tableau saisissant de la façon dont la Grande-Bretagne a été transformée par l’immigration et examine la progression de ses minorités ethniques qui devraient atteindre environ 25 % de la population au début des années 2020.
La Grande-Bretagne est certes toujours aujourd’hui une société plus ouverte que jamais pour les minorités ethniques mais elle est devenue également une société fragmentée. David Goodhart fait valoir que l’excès de propagande multiculturaliste a exacerbé ce problème en renforçant les différences au lieu de consolider le vivre-ensemble. Le succès multi-ethnique de l’équipe britannique aux Jeux olympiques de 2012 avec ses goûts affirmés pour le poulet “tikka masala” ne sont pas selon lui suffisants pour tisser des liens communs.
La Grande-Bretagne a besoin d’une culture politique d’intégration. Goodhart conclut que si la Grande-Bretagne veut éviter un rétrécissement de la sphère publique dans les villes ethniquement divisées, comme dans de nombreuses régions des États-Unis, ses politiciens et donneurs de leçons de morale doivent faire deux choses. Tout d’abord, tel que préconisé par la droite-centriste : il faut ramener le taux d’immigration à des niveaux plus bas. Deuxièmement tel que préconisé par la gauche-centriste : il faut si possible façonner et construire progressivement une histoire nationale commune qui feraient cohabiter les personnes issues de différentes traditions afin de réaliser ce rêve britannique.