Fdesouche

La situation financière de la défense tourne à la débâcle. Les réservistes opérationnels seront invités à servir bénévolement. Comme les scouts ?

La réserve opérationnelle, qui associe depuis la débâcle de 1870 des citoyens temporairement armés et les armées d’active, est mal partie… En 2011, l’actuelle réserve opérationnelle comptait 57 187 réservistes opérationnels (dont 27 411 dans la gendarmerie) pour une activité moyenne de 22,9 jours par an. Selon un document que nous avons pu lire, un passage partiel de cette réserve au bénévolat est à l’étude.

Jusqu’à présent, cette organisation est intégrée au tissu militaro-social français qui accepte fort bien que des civils occupent durant quelques semaines ou quelques mois par an des fonctions militaires. Ces officiers ou sous-officiers de réserve suivent des formations permanentes et leurs grades et promotions évoluent comme ceux des militaires d’active, à ceci près qu’ils n’occupent aucun poste d’officier général. En 2011, les armées françaises avaient dépensé 75,7 millions d’euros pour les réservistes opérationnels, hors gendarmerie.

Lorsqu’ils servent temporairement sous les drapeaux (minimum cinq jours par an, maximum soixante jours, en principe), ces réservistes sont payés, ou “soldés” comme disent les militaires, au même niveau qu’un militaire d’active. Un capitaine de réserve recevra donc durant sa période d’activité la même solde que ses camarades fonctionnaires.

Eh bien, aussi incroyable que cela puisse paraître, cette solde des réservistes est remise en cause. Et la défense se prépare à demander aux réservistes de servir à titre bénévole.

Désintéressement

Dans un courrier adressé le 3 mars 2013 au directeur des ressources humaines du ministère de la Défense, le secrétaire général du Conseil supérieur de la réserve militaire, le contre-amiral Antoine de Roquefeuil, écrit ceci : “Face aux réductions successives des budgets consacrés à l’emploi des réservistes opérationnels, des membres du Conseil supérieur de la réserve militaire (CSRM) souhaiteraient que les employeurs militaires aient l’accord pour qu’une partie des activités des réservistes opérationnels soient faits (sic) à titre bénévole, à condition que le réserviste ait donné son accord.” Cette gratuité du service, poursuit l’amiral, “démontre la volonté d’engagement et de désintéressement de nombreux réservistes opérationnels et peut répondre ponctuellement à des besoins de certaines forces armées”. L’amiral brouillé avec l’orthographe demande in fine à son correspondant “quels (sic) seraient les évolutions législatives à envisager pour qu’une telle possibilité soit offerte”.

Notamment pour faire face à la baisse de ses effectifs professionnels, l’armée de terre avait prévu de faire passer ses effectifs de réserve de 16 000 à 22 000 en 2015. Il n’est pas certain que de telles évolutions du statut des réservistes soient très incitatives. On attend avec intérêt de connaître la position du président du CSRM, qui n’est autre que le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.

Le Point

Fdesouche sur les réseaux sociaux