Le parquet de Paris a ouvert jeudi une enquête préliminaire pour «menaces de mort en lien avec une entreprise terroriste» après la découverte d’inquiétants courriers, accompagnés d’une balle, adressés notamment au juge Jean-Michel Gentil, qui a récemment mis en examen Nicolas Sarkozy, ainsi qu’aux journalistes Jean-Pierre Elkabbach et Michaël Darmon et au président du Conseil supérieur de l’audiovisuel, Olivier Schrameck.
Michaël Darmon : «Une phraséologie d’extrême droite, antimédias»
L’affaire suscite d’importants remous politiques, une partie de la gauche accusant les sarkozystes d’être à l’origine du déchaînement du corbeau, puisque les amis de l’ex-chef de l’État ont critiqué publiquement la décision du juge Gentil. Seulement voilà: Jean-Pierre Elkabbach et Michaël Darmon ont reçu leur lettre de menace le 20 mars. Et la mise en examen de l’ancien chef de l’État, suivie des réactions de son camp, n’est tombée que le 21 au soir. Le juge Gentil, pour sa part, a reçu sa lettre, une semaine plus tard, le 27 mars. […]
Difficile de soutenir que le corbeau ait été activé par les propos d’Henri Guaino, député UMP des Yvelines et sarkozyste du premier cercle, qui dénonçait l’attitude militante, selon lui, du magistrat. Tout au plus le corbeau a-t-il pris prétexte des propos du député pour, dans un second temps, orienter sa vindicte contre le magistrat bordelais.
Se réclamant d’un mystérieux collectif baptisé Interaction des forces de l’ordre (IFO), le corbeau parle dans un style hargneux et décousu de «gaucho bourgeois richissime», de «sale propagande de cinquième colonne, type nazie, pour le compte des socialo-soviétiques». […]