Catherine Clopier, une Meusienne de 40 ans, se bat depuis dix ans pour revoir ses enfants, Jihan et Hicham, enlevés et emmenés en Egypte par leur père Ezzat El Mehasseib. La situation semble inextricable.
Mariée en 1998 à Ezzat El Mehasseib, Egyptien de 32 ans, Catherine Clopier divorce cinq ans plus tard. L’époux, qui n’a pas demandé de résidence alternée, obtient un droit de visite classique : un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires. Le juge aux affaires familiales ordonne l’inscription sur le passeport des deux enfants de l’interdiction de sortie du territoire français sans l’autorisation des deux parents. Ezzat El Mehasseib, qui a les enfants lors des vacances de cette fin d’année 2003, ne les rendra jamais et s’envolera avec eux pour l’Egypte.
Quand elle débarque dans le village natal de son ex-époux, flanquée de son avocat, d’un vice-consul et de la police, il n’y a plus personne… Quelques mois plus tard, changement de pied : la justice égyptienne confie la garde des enfants à la mère d’Ezzat El Mehasseib !
En 2010, le père a été condamné à deux ans ferme pour soustraction d’enfants. Le tribunal de Verdun a délivré un mandat d’arrêt contre l’absent. L’homme, qui vit en France, sera interpellé à Paris en novembre 2012 et rejugé deux mois plus tard. Cette fois, c’est le maximum : trois ans ferme.
Pour la loi égyptienne, les enfants, à partir d’un certain âge, doivent être éduqués par une personne qui a la même religion.
Pour l’avocate de Mehasseib, « cette grand-mère a voulu, en demandant la garde des enfants, les protéger du conflit parental. Pour la loi égyptienne, les enfants, à partir d’un certain âge, doivent être éduqués par une personne qui a la même religion. C’est pour cette raison que la justice a donné la garde à la grand-mère. Je remarque que la mère des enfants s’est convertie à l’islam mais n’en a pas fait état. La décision aurait été tout autre… » L’avocate assure qu’elle va demander qu’on envoie des photos des enfants à leur mère. « Faites-les plutôt revenir ici ! » , lance le procureur.
L’avocate du père se demande s’il serait raisonnable que les enfants reviennent : « Ils ont passé dix ans en Egypte, ont grandi et ont été scolarisés là-bas. Ils seraient bien perdus s’ils revenaient en France… » Délibéré le 18 avril.