Plans banlieues, politique de la ville, rénovation urbaine… Que faire des banlieues et des «quartiers populaires» ? Des auteurs préconisent une approche «communautarienne» à l’anglo-saxonne «au moins à titre expérimental».
Par exemple, les mouvements religieux sont très présents dans le community organizing à l’anglosaxonne, ce qui dans le contexte du rapport qu’entretient la France à l’islam dans les banlieues pose des questions évidentes.
Depuis le début des années 2000, la politique de la ville était un mélange d’action sur l’urbanisme des quartiers, avec le programme national de rénovation urbaine (PNRU) de Jean-Louis Borloo démarré en 2003, et une action plus axée sur la sécurité. La droite avait trouvé une sorte d’équilibre entre sa main gauche qui reconstruit et embellit, et une main droite qui tape sur le délinquant.
La PNRU, visait davantage à diluer à les maux des quartiers (chômage, pauvreté, ségrégation) en reconstruisant à l’horizontal les barres détruites qu’à éradiquer ces problèmes.
En jouant donc sur la dispersion mais aussi sur la fameuse mixité sociale, souvent utilisé comme euphémisme politiquement correct de la mixité ethnique.
Pour Michel Kokoreff et Didier Lapeyronnie dans Refaire la cité, l’avenir des banlieues, auteurs de Refaire la cité, l’avenir des banlieues il est nécessaire de prendre quelques distances avec la culture jacobine française et d’oser, au moins à titre expérimental, aller regarder du côté de l’approche communautarienne anglosaxonne. […]
Ils appellent à l’établissement d’un «communautarisme civique». Aïe ! le mot qui fâche est-il lâché ? Serions-nous en territoire miné? Attention aux amalgames : le community des Américains se traduira plutôt par collectif, communauté territoriale que par la notion de communauté ethnique et culturelle, à laquelle on associe en général en France, et pour le fustiger, ce fameux communautarisme. […]
Reste que si on souhaite s’appuyer sur les communautés à la mode américaine, l’idéal républicain de l’individu citoyen qu’il s’agit d’émanciper de ses appartenances en prend un coup. Et l’importation de ces nouvelles approches risque de faire débat. […]