L’écrivain Rachid Santaki, né à Saint Ouen, évoque pour Marianne l’attaque du RER D en gare de Grigny le 16 mars dernier.
Comment réagissez vous à l’attaque du RER D en gare de Grigny le 16 mars dernier ?
Rachid Santaki. C’est à travers les médias, comme la plupart des gens que j’en ai entendu parler. La première chose qui m’est venue à l’esprit, c’est l’évolution des comportements par rapport aux années 90. […]Cela restait avant tout de l’intimidation. L’histoire du RER est différente. Par l’âge des agresseurs (onze mineurs et un seul majeur, âgé de 18 ans et dont le procès a été renvoyé au 19 avril), leur violence, leur nombre et le mode opératoire, une opération coup de poing à partir d’une cité. […]
Une des particularités de ces bandes tient à leur ethnicisation de plus en plus marquée…
Je travaille sur un nouveau livre consacré au gang d’Aubervilliers célèbre dans les années 80. Ce fût un des tous derniers ayant une certaine mixité. Maintenant la règle c’est moins la compétence criminelle que l’appartenance ethnique c’est vrai.
Grigny marque une date ?
En tout cas c’est très, très inquiétant. C’est catastrophique même. En beaucoup d’endroits la situation est explosive et les fermetures d’usine, PSA à Aulnay par exemple ne vont rien arranger. On vit actuellement sur une poudrière.