(extraits) Quarante familles roms, originaires des environs d’Oradea, dans le nord-ouest de la Roumanie, vivent depuis deux ans dans un bidonville le long d’une voie rapide à Lille.
Ils attendent l’audience du tribunal administratif auquel Martine Aubry a demandé d’ordonner leur expulsion.
«Partir? Mais pour aller ou? Et qu’est-ce qu’on va faire des enfants qui vont à l’école?» demande Gabi Ciuar, chef du campement. Vingt-cinq enfants sont scolarisés dans le Vieux-Lille depuis Noël, une quarantaine d’autres attendent une place en primaire ou en collège.
«On a fait un énorme travail autour de la scolarisation des enfants», explique Patrick Vigneau, le directeur des travailleurs sociaux chargés des Roms à Lille.
La demande d’expulsion provoque l’incompréhension des associations. «On les a incités à rester et, du jour au lendemain, on apprend qu’ils sont indésirables», souligne l’avocat du Collectif solidarité Roms de Lille. (…)
Le père Arthur, 76 ans, apporte chaque jour ou presque du pain, des vêtements ou des médicaments aux occupants de la Plaine Winston-Churchill. «Si on les fait partir, je serai là en habit religieux.»