La droite sénatoriale a échoué lundi à faire accepter la création d’une «union civile» pour les couples homosexuels, son initiative la plus importante pour tenter de faire obstacle au projet de loi sur le mariage pour tous, en débat devant la Haute Assemblée jusqu’à vendredi.
Une union réservée qu’aux homosexuels et aux lesbiennes, comme discrimination, il n’y a pas mieux. (Esther Benbassa)
«Ces quatre amendements sont presque les plus importants de ce débat», a reconnu le rapporteur Jean-Pierre Michel (PS). Mais, a-t-il poursuivi, «cette union civile ne peut être retenue car elle contredit l’esprit qui anime la réforme, en perpétuant l’inégalité ou la différence de traitement infligée à des situations pourtant identiques».
«L’union civile ressemble fort à un sous-mariage, comme la négation de l’adoption plénière revient à une sous-adoption», a estimé de son côté Dominique Bertinotti, ministre chargée de la Famille.
«Nos concitoyens n’ont pas besoin d’une nouvelle union civile, le mariage offre toutes les précautions nécessaires», a relevé Esther Benbassa (EELV).
A l’ouverture de la séance, David Assouline (PS) a fait un rappel au règlement pour dénoncer les intimidations et menaces dont ont fait l’objet des élus favorables au mariage pour tous, les qualifiant de «pression inadmissible sur la représentation nationale». «Il faut que les responsables des partis républicains qui siègent dans l’hémicycle aient une parole forte» contre ces actions, a-t-il dit.
Plus tard dans le débat, la ministre de la Justice, Christiane Taubira a révélé que l’UMP Christian Cointat, favorable au mariage gay, avait été de son côté victime de menaces. «C’est inadmissible», a-t-elle dit.