Par NICOLAS DEMORAND Directeur de Libération
Retour sur l’édition de Libération du lundi 8 avril 2013. A la une, cette manchette : « Affaire Cahuzac, le cauchemar continue », accompagnée d’un sous-titre : « Après le scandale impliquant l’ex-ministre, Laurent Fabius dément, à “Libération”, détenir un compte suisse. Panique à l’Elysée ». En page 2, un article raconte comment la République a tremblé de la base au sommet pendant 48 heures, les journalistes du service politique de Libération parvenant à établir les faits et la chronologie de ce week-end pas comme les autres (informations confirmées, d’ailleurs, par le Canard enchaîné de ce mercredi, au terme de sa propre enquête).
Fin de l’acte 1 et début du suivant au moment où le journal paraît. Indignation immédiate autour de trois critiques principales : Libération aurait accusé, sans preuve, Laurent Fabius de détenir un compte en Suisse ; ce faisant, nous aurions propagé une rumeur au lieu de publier des informations ; nous avons révélé que des confrères menaient une enquête sur le sujet.
Il est possible de répondre à ces critiques, exprimées à l’extérieur du journal et au cours de vifs débats internes à la rédaction. Mais l’essentiel est ailleurs : l’édition du 8 avril 2013 a creusé un écart entre l’intention journalistique de départ et la réception, par une partie du public, de notre travail. Cet écart, impossible de l’ignorer ou de le minorer. Or, comme directeur de Libération, je suis aussi comptable des réactions que suscite le journal une fois qu’il circule dans l’espace public et des erreurs dont j’assume par définition la responsabilité. Que les lecteurs de Libération ayant été choqués par l’édition du 8 avril reçoivent ici mes excuses les plus sincères.
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En 2008, quand Demorand déplorait les rumeurs :
Demorand contre les rumeurs – Best Of Arrêt sur… par asi