Addendum du 11/04/13
La même sauvagerie, la même détermination criminelle, pour presque rien. Quelques bijoux d’un côté, des dizaines d’euros de l’autre, qui ont conduit à deux meurtres, commis sans doute par un seul homme, entre Marseille et Aubagne.
Laïdi Sakhi avait déjà été convaincu par la police judiciaire de l’assassinat à l’arme blanche de Raymonde Talbot, le 30 novembre dernier, dans son cabinet d’avocate, rue Saint-Ferréol (1er). Quatre mois plus tôt, selon toute vraisemblance, c’est lui qui tuait, de cinquante coups de couteau, Hassan Chahine, 53 ans, au milieu de son restaurant du centre-ville d’Aubagne. Les ADN des deux victimes ont été identifiées sur les armes appartenant à cet individu.
Rien jusqu’ici ne rapprochait l’avocate et le restaurateur. Et les enquêteurs de la brigade criminelle se heurtaient toujours hier soir au mutisme du suspect les empêchant d’avancer un début d’explication ou bien de trouver un fil conducteur entre les deux affaires. Il n’a guère pour l’instant que le profil psychologique tortueux de Laïdi, 27 ans, pour justifier ses actes. Il est décrit comme très perturbé par ses proches et les gens qui croisaient sa route dans sa cité de la Maurelette (14e). “C’est un vrai déséquilibré, témoignait hier l’un de ceux qui le connaissaient. D’ailleurs, les jeunes, dans la cité, le sentaient bien. Lui avait du mal à s’intégrer dans un groupe et ses copains n’essayaient jamais de le faire craquer. Ils savaient qu’il était capable de mettre un coup de couteau au moment où tu ne t’y attendais pas. C’est triste à dire, mais aujourd’hui, même son père est soulagé de le voir en prison”.
[…] Dans l’appartement familial, qu’il partageait avec son frère et son père, les policiers ont retrouvé le sac et les bijoux de Raymonde Talbot, qu’il avait conservés, comme des reliques. Plusieurs armes blanches avaient été aussi découvertes sur place. Un couteau portait encore l’ADN de la juriste. Un autre celui du restaurateur. Des éléments très lourds contre le jeune homme, dont le cas s’est encore aggravé quand les enquêteurs ont pu comparer cette trace génétique avec celle qu’ils avaient isolée au mois d’août sur la scène de crime dans le restaurant “Saïdoun” à Aubagne.——————–
[Les articles suivants font une erreur de prénom, mais ce sont bien les mêmes personnages]Addendum du 13/12/12
On en sait un peu plus sur le profil des suspects :
Il y a d’abord Azziez, 53 ans, le père de famille. Un quinquagénaire au lourd passé, qui focalisait toute l’attention de la “crime” dès le départ. En décortiquant la clientèle de l’avocate, les enquêteurs s’étaient intéressés de très près à son profil. Au début des années 2000, il avait été impliqué dans une affaire d’homicide. Une bagarre, au couteau, sur la commune de Vitrolles, contre un rival, pour une dispute peut être liée à son épouse d’alors.
C’est lors de son parcours judiciaire qu’il aurait croisé la route de Maître Talbot, devenue son conseil. Revenu au foyer familial, voilà environ quatre ans, Azziez se serait ensuite heurté à l’hostilité de son épouse, qui aurait réclamé le divorce. Il aurait donc fait à nouveau appel à l’avocate pour s’occuper de son dossier. Qui ne portait la trace d’aucune animosité entre les différentes parties.
Et l’homme, considéré comme un bon père par ses proches et le voisinage, n’a pas vraiment suscité les soupçons des enquêteurs, qui ne l’ont pas considéré comme leur suspect numéro un. En revanche, ils se sont vite penchés sur la personnalité de ses deux enfants. Deux garçons de 25 et 27 ans décrits comme très instables, voire souffrant de troubles psychologiques.
Deux frères au profil psychologique perturbé
L’aîné, Hadou, est présenté comme le plus turbulent. La police l’aurait d’ailleurs arrêté pour des violences. Son éducation tronquée par l’absence du père et par une mère elle aussi rongée par des défaillances psychiques l’aurait durablement déséquilibré.
Le portrait brossé de son frère, Samir, paraît équivalent. Même s’il n’aurait jamais eu affaire aux forces de l’ordre, il se serait déjà manifesté par des mouvements d’humeur inquiétants. Ce sont sa silhouette et son visage qui seraient apparus sur les films des caméras de vidéosurveillance, le matin des faits, à la sortie du cabinet.
Avocate assassinée à Marseille fin novembre : un père et ses deux fils arrêtés dans le nord de la ville
Trois hommes ont été arrêtés tôt mercredi matin à leur domicile, dans le XVème arrondissement de Marseille. Il s’agit d’un père et de ses deux fils, interpellés par la police judiciaire de la ville. Des perquisitions sont actuellement en cours. L’avocate avait été retrouvée égorgée le 30 novembre dernier dans son cabinet du centre-ville.
Raymonde Talbot a été découverte par son associé dans leur cabinet du centre-ville de Marseille.
Affaire professionnelle ou personnelle? Le corps d’une avocate marseillaise, Raymonde Talbot, a été découvert dans son cabinet. Elle a eu la gorge tranchée.