« Le racisme, l’islamophobie et la haine de l’autre, liés notamment à la crise économique en Europe, sont sérieusement devenus une source d’inquiétude », a indiqué le président turc Abdullah Gül.
Le président de la République de Turquie s’est exprimé lors d’un symposium intitulé « L’immigration en Europe, l’Islam et le multiculturalisme ».
L’immigration doit être considérée à l’aune de la dignité humaine et des valeurs démocratiques, a souligné M. Gül. « Le racisme, l’islamophobie et la haine de l’autre, liés notamment à la crise économique en Europe, sont sérieusement devenus une source d’inquiétude. Les voix des partis présentant les immigrés comme la cause principale de l’insécurité, du chômage, de la criminalité, de la pauvreté et des autres problèmes sociaux, sont en hausse », a fait remarquer le président turc.
« Face à ces craintes, les mesures sévères sur l’immigration adoptées par les gouvernements et les réactions des partis politiques, sont une toute autre source d’inquiétude. Le racisme, l’intolérance vis-à-vis des cultures et modes de vie différents, sont malheureusement devenus l’un des fléaux chroniques des sociétés occidentales », a ajouté M. Gül, en précisant que « cette maladie qui est contrôlée en période de croissance, réapparait spécialement en temps de crise ».
Il est primordial pour M. Gül, de combattre les idées extrêmes par des moyens légitimes.
« Les musulmans d’Europe doivent, en utilisant les mécanismes démocratiques et juridiques, montrer aux sociétés dans lesquelles ils vivent, le vrai visage de ces politiques violentes et racistes », a indiqué M. Gül car « le racisme et la discrimination sont les ennemis de la démocratie ».
L’Islam est une vérité de l’Europe
« L’Islam et les immigrés sont depuis des décennies, une vérité de l’Europe ». Le continent européen, dès lors qu’il n’adopte pas une attitude tolérante, notamment vis-à-vis des communautés religieuses différentes, risque de voir de nouvelles inquisitions, holocaustes et crimes à l’instar de Srebrenitsa, selon M. Gül. « C’est pourquoi, chaque pays est responsable de trouver les solutions qui lui sont propres, et de poser le principe du respect face au multiculturalisme ».