Addendum 13 04 : Erwann Binet, député PS de l’Isère et rapporteur du projet de loi sur le mariage gay, a estimé samedi sur Europe 1 que les opposants étaient «presque dans l’hystérie».
On a pris le temps. Cela fait depuis le mois de novembre que nous débattons. […]C’est tout a fait sage d’accélérer compte tenu de ce climat assez lourd».
«J’ai pu constater une vraie radicalisation et depuis hier (vendredi), on est presque dans l’hystérie avec des appels à la violence et même des dérives sanglantes. Ça m’inquiète beaucoup […]». Le JDD
Act Up «met en garde» Boutin, Jacob et Barjot qui ont prédit un durcissement du mouvement d’opposition au «mariage pour tous». Ils seront tenus pour responsables en cas de nouvelles agressions homophobes dans les prochaines semaines indique samedi Act Up. 20 minutes
C’est le vote à main levée qui a mis le feu aux poudres. Formule la plus courante, il ne laisse néanmoins «aucune trace et peut donner lieu à des erreurs», comme l’indique le site viepublique.fr.
Pour que le scrutin soit public – c’est-à-dire que les résultats soient publiés au Journal officiel – il aurait fallu que «le gouvernement, le président de l’assemblée, un ou plusieurs présidents de groupe ou la commission saisie au fond» le demande. Or, le président socialiste du Sénat Jean-Pierre Bel n’a «été saisi d’aucune demande» en ce sens, comme il l’a fait savoir à Public Sénat.
A droite, des voix se sont élevées pour déplorer le vote du texte à main levée. «Il aurait fallu un scrutin public», a relevé l’ex-Premier ministre et sénateur de la Vienne Jean-Pierre Raffarin sur Twitter. Dénonçant une volonté de «camouflage», le député Parti chrétien démocrate (PCD) Jean-Frédéric Poisson a assuré sur Facebook que
«le Président socialiste du Sénat a engagé ce matin beaucoup plus rapidement qu’à l’habitude les opérations de vote, ce qui n’a pas permis au groupe UMP de demander dans les temps le scrutin public, et le Sénat a ainsi voté à main levée».
Même analyse de Jean-Claude Gaudin, sénateur-maire de Marseille et chef de file des sénateurs UMP, pour qui
«le président du Sénat a voulu éviter de procéder par scrutin public afin de masquer les divisions de son camp».
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un hold up de la démocratie
55% des Français contre le mariage pour tous*
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Quelques heures plus tôt, le gouvernement avait annoncé que le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe, adopté vendredi par le Sénat, reviendra à l’Assemblée nationale dès le mercredi 17 avril. Une accélération du calendrier -le retour du texte n’était pas prévu avant le 20 mai- qui provoque la fureur des opposants.
Les anti annoncent une “guerre civile”
“C’est une honte. Les Français ne veulent pas de ce projet de loi et que font-ils? Ils accélèrent”, a déclaré Frigide Barjot, alors que son mouvement, La Manif pour tous, a appelé à manifester dans la soirée à proximité du Sénat, tout comme le mouvement Civitas. “Le président de la République a décidé de nous guillotiner. Si ce (vendredi) soir il fuse des ‘Hollande démission’, contrairement aux autres fois je n’empêcherais pas les slogans”, a-t-elle ajouté.
De son côté, le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, a estimé que “le président de la République prend le risque d’une confrontation violente avec les Français” en avançant à mercredi le nouvel examen par l’Assemblée. “Au moment où son gouvernement est empêtré dans un scandale sans précédent”, a protesté Christian Jacob dans un communiqué, “le calendrier parlementaire est bouleversé dans des conditions inacceptables qui témoignent d’un mépris total pour l’Assemblée nationale”. “Il s’agit d’un passage en force et d’une tentative d’intimidation que nous dénonçons avec la plus grande fermeté”, a ajouté le député de Seine-et-Marne.
“En accélérant la procédure législative pour échapper à la manifestation prévue par les opposants au ‘mariage pour tous’ le 26 mai prochain, le chef de l’Etat et sa majorité sont prêts au pire: c’est une incitation à la guerre civile“, a réagi de son côté le député UMP Philippe Gosselin, autre orateur de l’UMP, dans un communiqué.
Une guerre civile en préparation, carrément. Christine Boutin, déjà auteure d’une étrange sortie sur Twitter vendredi matin, y croit également :