Avant la montée des nationalistes dans les années 30, la Chine demeurait l’un des seuls pays à avoir conservé un système bancaire privé avec plusieurs monnaies en concurrence en même temps sur le territoire.
Les banques chinoises opéraient sans régulation de la part de l’État. Naturellement, les clients s’écartaient des banques qui émettaient des monnaies à tendance inflationnistes. Ces institutions avaient donc tout intérêt à éviter les dépréciations de valeur.
Sous le régime nationaliste de Chiang Kai-shek, les émeutes communistes semaient le trouble dans les grandes villes et les banques comme toutes les industries de l’époque craignaient pour leurs survie.
Elles demandèrent donc l’aide des nationalistes pour les protéger de la fureur rouge qui déferlait sur les villes. La contrepartie de cette aide fut pour les banques de financer à moindre cout le parti nationaliste et de rompre avec le système bancaire privé.
Après cet épisode, la première banque centrale chinoise fut fondée par le ministre des finances de l’époque et beau-frère de Chiang Kai-Chek. Les politiques industrielles désastreuses et l’invasion de la région de la Mandchourie par le Japon ruinèrent la valeur de la monnaie d’État et précipitèrent la Chine dans l’hyperinflation.
De plus, alors que jadis, les monnaies étaient garanties par un étalon-argent dans tout le pays, la centralisation du système bancaire et monétaire annula de fait la convertibilité des billets.
L’arrivée des communistes au pouvoir dans les années 50 viendra achever le peu d’économie fonctionnelle du pays et plongea la Chine dans les affres de l’inflation pendant de longues années.