Un « Conseil pour le vivre-ensemble » vient d’être créé sous l’égide de la municipalité socialiste d’Argenteuil dans le Val-d’Oise, qui organisait ce week-end des 13 et 14 avril une opération « portes ouvertes » dans tous les lieux de culte locaux. Pour le maire, cette initiative relève de « l’ordre public au meilleur sens du terme ».
La petite synagogue d’Argenteuil n’a pas désempli dimanche 14 avril. Venus en famille ou avec leurs voisins, et parfois en délégation depuis les mosquées voisines, une centaine d’Argenteuillais a pu contempler les rouleaux de la Torah exposés pour l’occasion, ainsi que le tableau des défunts dont chaque nom est éclairé d’une bougie électrique. Ils ont surtout pu poser toutes les questions qui leur brûlaient les lèvres : « Pourquoi certains juifs portent-ils ces longues mèches bouclées ? », « Une femme peut-elle être rabbin ? »…
Certaines, posées par les responsables musulmans, ne semblaient pas tout à fait sans lien avec l’actualité récente, qu’il s’agisse des règles entourant « la viande casher », ou de la possibilité pour « un juif de donner ses organes à un non-juif ». « Bien sûr, se sont-ils vu répondre. Et c’est d’ailleurs le cas en Israël où certains Arabes vivent avec le rein d’un juif, ce qui n’est pas toujours simple pour eux. »
La synagogue de la rue de l’Asperge n’était pas la seule à ouvrir ses portes au public ce week-end. Tous les lieux de culte de la ville y avaient été invités par l’ex-Conseil des cultes, créé en octobre sous l’égide de la mairie, tout récemment transformé en Conseil pour le vivre-ensemble, après que les associations laïques furent revenues sur leur décision initiale et demandent finalement à y participer. « Environ 3 500 personnes ont visité les quinze lieux de cultes ouverts ce week-end à Argenteuil », estimait la mairie dans la soirée, en annonçant la reconduction de l’opération l’an prochain.