Michel Houellebecq, qui sort mercredi son recueil de poèmes Configuration du dernier rivage, a évoqué sur Europe 1 sa vision de la politique française et de la France en générale. L’écrivain, de retour en France après plusieurs années passées en Irlande, estime par exemple que «la liberté de pensée a diminué».
«On peut être condamné pour de plus en plus de choses. Aujourd’hui, par exemple, je ne sais pas si ce n’est pas interdit de dire du mal d’une religion. Il y a eu l’affaire Charlie Hebdo dernièrement, je n’ai pas eu l’impression que le reste de la presse ait été très solidaire. J’ai l’impression d’une diminution de ce que l’on a le droit de dire», estime le Goncourt 2010. Ce dernier avait été poursuivi pour incitation à la haine raciale pour avoir fait dire à l’un des personnages de son livre Plateforme, paru en 2001, que «l’islam était la religion la plus con». Il avait finalement été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris en 2002.
L’auteur de La carte et le territoire précise qu’il aurait très bien pu choisir la Suisse plutôt que de revenir en France. L’écrivain se dit en effet beaucoup plus en accord avec le régime Suisse. «C’est une démocratie, les gens votent, ce qui n’est pas le cas de la France à mes yeux. La France n’est pas une démocratie. Ce n’est pas élire des gens de temps en temps qui fait une démocratie, ça demande de voter des projets. Un système de référendum est quelque chose pour lequel je pourrais militer, une des seules choses», confie-t-il.