Jack Dion, directeur adjoint de la rédaction de Marianne, s’indigne que Jean-Luc Mélenchon puisse être comparé à Marine Le Pen.
Quoi qu’on pense de Jean-Luc Mélenchon, il est reconnu comme un homme de gauche respectueux des valeurs républicaines.
Une campagne sournoise se fait jour qui consiste à diaboliser Jean-Luc Mélenchon et à l’assimiler en permanence à Marine Le Pen, au nom de la dénonciation des « populismes » (sic). Mais en quoi le FDG est-il comparable au FN ? Que cherchent ceux qui blanchissent ainsi la dirigeante de l’extrême droite ?
Maintenant, on ne dénonce plus l’extrême droite, ou rarement, mais «les extrêmes». C’est pratique, «les extrêmes». On peut y mettre tout et n’importe quoi. On peut notamment y mélanger le FDG et le FN, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. […]
En vertu de quoi on en conclut soit que les deux mouvements susdits sont également dangereux pour la démocratie, soit qu’ils sont tous les deux critiquables mais respectables. C’est injurieux pour l’un, inespéré pour l’autre, et dangereux pour tous.
En tout cas, rien de ce que dit le FDG ne peut être comparé à la démagogie d’un Front National qui détourne la colère populaire vers le rejet de l’autre, alimentant le réflexe xénophobe, le repli identitaire, voire le racisme larvé qui demeurent dans l’ADN de l’extrême droite.
Serait-ce trop demander que de plaider pour un retour à un minimum de sérénité afin de ne pas mélanger les choux et les carottes, les révoltés et les apprentis sorciers, les indignés et les bornés, les militants de la gauche radicale et les affidés de l’extrême droite pure et dure ?
Tout le monde y gagnera, à gauche comme dans la droite républicaine. La seule qui pourrait y perdre est Marine Le Pen. Mais qui s’en plaindra ?