[Extrait d’une interview d’Hugues Lagrange par Slate Afrique – Article publié le 26 avril 2013]
« Dans les années 1980, il y a très peu de Sahéliens dans la vallée de la Seine. Dans les années 1990, il y a encore un certain mélange dans les quartiers. La ségrégation prend de l’ampleur à partir des années 1990 et se maintient dans les années 2000.
Elle résulte du départ des classes moyennes blanches dans les années 1980. Les départs se sont succédés :
départ des familles de cadres autochtones, des familles populaires, des familles issues de l’immigration européennes, des familles maghrébines qui réussissent. J’ai remarqué une évaporation par le haut.
Ces quartiers pauvres concentrent une population sans élite, sans exemple de réussite.
Il y a également un processus de mise à distance de la part des autochtones ou des franges de l’immigration plus aisées vis-à-vis des immigrés les plus pauvres.
Ce mépris est déterminant dans les constructions identitaires. Ceux qui restent dans ces quartiers se sentent relégués, marginalisés.
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