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Le parti de l’In-nocence juge du plus haut ridicule, et très contraire à la dignité, mais surtout très révélateur de la réalité des situations hors logomachie guerrière, que le président algérien M. Abdelaziz Bouteflika, qui n’a pas de mots assez durs pour fustiger la France et l’époque de sa présence en Algérie, accoure à Paris pour se faire soigner chaque fois qu’il a de sérieux problèmes de santé.

C’est un peu comme si Mao Tsé-toung s’était fait régulièrement hospitaliser à Tokyo, à Taipeh ou à Washington, ou comme si les dirigeants israéliens n’avaient fait confiance pour leur santé, depuis la dernière guerre, qu’à la médecine allemande pratiquée en Allemagne — hypothèses parfaitement invraisemblables, certes, mais qui donnent à penser a contrario que la France n’a pas laissé en Algérie de si mauvais souvenir que M. Bouteflika veut bien le dire en toute occasion ; et que la médecine française, par exemple, pourrait bien être à ranger parmi les fameux et tant dénoncés « aspects positifs de la colonisation » : à telle enseigne qu’après cinquante ans d’indépendance les Algériens qui en ont la possibilité s’empressent de traverser la Méditerranée pour pouvoir en profiter encore.

Le parti de l’In-nocence s’étonne au demeurant que le chef d’État d’un grand pays qui tire du pétrole des milliards aussi mal répartis que possible consente à jouir si ostensiblement de privilèges médicaux dont ses compatriotes et supposés électeurs, abandonnés qu’ils sont à la gabegie du mauvais gouvernement et de la corruption, sont bien forcés, eux, de se passer.

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