Ces derniers jours, les familles de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) ont reçu dans leurs boîtes aux lettres les formulaires d’inscription aux activités périscolaires pour la rentrée prochaine. Des documents qui permettent d’inscrire les enfants à la cantine ou à l’accueil de loisirs et dont l’envoi habituellement ne suscite pas de remous.
Mais cette année, les formulaires ont été modifiés et un détail a fait tiquer plusieurs parents : les termes «Père» et «Mère» ont été remplacés par «Parent 1» et «Parent 2».
Dans la plus grande ville de droite du département, très mobilisée contre le mariage des homosexuels, il n’en fallait pas plus pour que certains fassent le lien avec la loi récemment adoptée. Même si les termes «parents 1 et 2» sont absents du texte législatif. « Pourquoi cet empressement à anticiper la loi Taubira alors que le Conseil constitutionnel ne s’est pas encore prononcé, et que la loi n’est pas promulguée? » s’indigne ainsi le premier adjoint (UMP), Jacques Leroy. Le bras droit du maire (UMP-UDI) Henri Plagnol exprime « sa plus vive désapprobation et désavoue cette initiative inopportune».
« C’est un malentendu énorme», plaide Patricia Denis-Ribeiro, la maire adjointe (UMP) à l’accueil de l’enfance, responsable du nouveau formulaire. « Cela fait trois ans que l’on essaie de simplifier ces formulaires en trouvant une autre expression que père et mère car il y a maintenant beaucoup de familles recomposées », détaille l’élue. Ainsi, les formulaires à la petite enfance portent les mentions «responsable 1» et «responsable 2» pour que tout le monde puisse rentrer dans les cases. […]
Comme souvent ces derniers mois à Saint-Maur, la polémique s’inscrit sur fond de luttes prémunicipales. Ainsi, dans son communiqué, Jacques Leroy n’a-t-il pas hésité à mettre en cause «[…] l’initiative prise par Laurence Coulon, maire adjointe, déléguée aux affaires scolaires» avant d’ajouter que « la suppléante du député aurait dû s’informer auprès de son patron». A savoir Sylvain Berrios (UMP), qui a ravi en décembre la place d’Henri Plagnol à l’Assemblée et avec qui il est entré en dissidence ouverte. […]
Le Parisien (Merci à quidam)