Article de 20 minutes sur M. B., SDF, clandestin et ancien journaliste algérien, qui attend depuis seize ans un logement à Paris. Il est hébergé depuis dix mois au centre d’urgence Mouzaïa (19e) géré par l’Armée du salut.
Récemment, après une visite de la ministre dans son centre, le cabinet de Cécile Duflot a transmis son dossier au ministère de l’Intérieur.
«J’y suis arrivé cassé moralement. Petit à petit, je me refais une santé. Ici, c’est un centre 4 étoiles, même si ça se détériore, car nous sommes passés de 40 à 140 résidents en quelques mois», résume cet homme de 79 ans, la larme à l’œil en évoquant ses années d’études à la Sorbonne et sa chambre de bonne rue des Ecoles.
Après l’indépendance de l’Algérie, M. B. retourne dans son pays. Journaliste, il travaille pendant des décennies pour différentes publications, fonde une famille avant de fuir la guerre civile vers la France. Aujourd’hui, il a conservé le récépissé de sa demande de carte de séjour daté du 9 septembre 1997. Sa demande d’asile ayant été refusée, il commence une vie errante, passant des nuits dans le centre de la rue Richard-Lenoir (11e), ancien dépôt mortuaire. […]
«J’espère trouver une solution pérenne pour mon logement, puis mes papiers. Et peut-être rentrer en Algérie la tête haute. Même si j’ai un épais verni de culture occidentale, j’ai un cœur de berbère, fier», résume ce père de deux filles, «qui pensent que je mène une vie d’opulence ici».