Des Roms expulsés jeudi matin de leur campement illégal de Montreuil (Seine-Saint-Denis) ont investi une salle municipale pour y passer la nuit. Une situation symptomatique de la commune et du département, où près de 7000 Roms habitent dans des campements. Entre 15 et 20.000 d’entre eux vivraient en France.
«Montreuil est une terre d’accueil des immigrants. Nous faisons beaucoup, plus que d’autres villes, mais nous avons atteint nos limites. Si toutes les communes mettaient en place ce genre de programme, il n’y aurait plus de problème Rom», assure le directeur de cabinet de Dominique Voynet.
Tout a commencé jeudi matin. Des forces de l’ordre ont procédé à l’évacuation d’un campement illégal de Roms, situé sur une friche industrielle de la rue de Paris à Montreuil. Cette expulsion fait suite à une décision de justice obtenue par le propriétaire privé du terrain. «Depuis plus d’un an, plus d’une centaine de personnes issues de la communauté rom squattaient ce site dans des conditions de vie, de salubrité et de sécurité inacceptables, pour eux-mêmes, comme pour les riverains», explique, dans un communiqué, la mairie de Montreuil. Les Roms, une soixantaine selon une association de soutien, se rendent alors devant la mairie de Montreuil pour demander un hébergement d’urgence, avant d’investir une salle municipale, place du marché, pour y passer la nuit.
La préfecture de Seine-Saint-Denis affirme qu’un «diagnostic social complet» avait été réalisé le 8 avril dans le campement>. Des «capacités d’accueil en hôtel avaient alors été réservées» à destination de quelques familles le jour de l’évacuation. «Cette possibilité de bénéficier d’un logement d’urgence leur a bien été notifiée. Mais aucune famille ne s’est manifestée entre le 8 avril et jeudi, le jour de l’expulsion, pour en faire la demande», assure la préfecture. Affirmation que réfutent Saimir Mile, président de l’association La Voix des Roms et Riva Gherchanoc, une des responsables du Parti de gauche de Montreuil. […]