Nicolas*, CRS depuis douze ans, livre au Point.fr son regard sur son métier et sur le pouvoir politique. Un témoignage sans concession.
L’arrivée du ministre de l’Intérieur Manuel Valls, il y a un an, a-t-elle changé les choses ?
Sur le terrain, nous n’avons pas vu de différence sensible. Les missions changent parfois de nom, mais restent les mêmes : la “lutte contre les violences urbaines” est, par exemple, devenue la “présence en zone de sécurité prioritaire”. On fait exactement la même chose, seul le nom a changé. Malgré tout, dans les premières semaines après son arrivée, il y a eu un léger relâchement de la pression pour la verbalisation : les objectifs de chiffre étaient dits moins clairement, et on nous suggérait même parfois de faire un peu moins de zèle. Mais en général, il y a vraiment deux messages distincts : celui qui est à destination des médias avec de grands effets d’annonce et celui qu’on a sur le terrain, où on nous dit de ne pas faire de vagues.