Editorial du Monde.
A peu d’exceptions près, chaque ministère est concerné. Si l’on y ajoute une nouvelle réforme, annoncée, des retraites qui heurtera de plein fouet le peuple de gauche, ou une autre de la politique et des allocations familiales, qui hérissera les classes moyennes, on mesure le risque.
Un an, tout juste, après son élection, l’heure n’est pas à la fête pour le président de la République. Il promettait une «France apaisée et rassemblée» ; elle est, comme rarement, déçue, divisée et dépressive. Il voulait être un président «normal» ; il a mesuré, très vite, à quel point cette aspiration nourrissait le doute sur sa lucidité, son efficacité et son autorité. Il faisait miroiter «le changement, maintenant». Minés par la crise, les Français ont le sentiment de n’en avoir pas vu la couleur. […]
Ayant, dès à présent, poussé à fond la manette fiscale, le gouvernement ne peut plus agir, désormais, que sur les leviers de la dépense publique. […] C’est le troisième risque, celui du clash. […]