(Un grand merci à notre lecteur Wisewhite pour la rapidité et la qualité de sa traduction.)
Philadelphie, la 5ème plus grande ville des États-Unis, est en faillite dans les faits ; le maire a tenu une réunion secrète avec Wall Street pour discuter de la cession d’actifs.
Vous savez qu’une ville connaît de sérieux ennuis lorsque son maire invite Wall Street, mais ni la presse ni les citoyens, à une réunion secrète afin de discuter de l’avenir, y compris pour solder les actifs de la ville.
Le maire de Philadelphie Michael Nutter (NDT : en anglais, Nutter signifie “dingue”), dont la municipalité a la réputation de solvabilité la plus basse des cinq villes américaines les plus peuplées, a tout simplement fait cela.
Philadelphie est en faillite. Cependant, ce fait apparemment facilement perceptible sera bien sûr nié jusqu’à ce que cela ne survienne officiellement.
Réfléchissez s’il vous plaît que Philadelphie tient une réunion secrète avec Wall Street !
Le maire de Philadelphie Michael Nutter, s’adressera aux investisseurs lors d’une conférence financée par des souscripteurs et fermée au public et à la Presse.
Les cartons d’invitation à la réunion de demain seront présentés comme une chance d’entendre “des dirigeants de Philadelphie et des investisseurs discuter de l’avenir de la ville.”
Philadelphie espère attirer des investisseurs pour la ville, qui est notée trois niveaux au-dessus de celui de rebut par Standard and Poor’s. La ville et ses autorités ont 8,75 milliards de dollars de dettes à assurer à partir de septembre, selon des documents obligataires. Le système de retraite de Philadelphie est financé seulement à hauteur de 47,6 pour cent cette année, comme le confirment les documents.
Le bilan des actifs de la ville sera présenté le deuxième jour de la conférence, y compris l’usine à gaz de Philadelphie qui représente le modèle le plus utile d’usage de gaz naturel au niveau municipal aux États-Unis. La ville envisage d’embaucher un courtier pour diriger la vente du système, qui peut être évalué à 496 millions de dollars, selon Lazard Ltd. (LAZ)
Sam Katz, le président de l’Autorité de Coopération Intergouvernementale de Pennsylvanie, créée par une loi d’État de 1991 et qui surveille les finances de la ville, a dit que la conférence se tenant localement a “certainement créé une certaine préoccupation chez les gens et que cela devrait être rendu public.”
Il est cependant plus gêné par le fait que le secteur scolaire ne soit pas à l’ordre du jour, a-t-il dit. En faisant face à un déficit de 304 millions de dollars, les officiels scolaires (NDT : les enseignants) ont demandé 60 millions de dollars à la ville et 120 millions de dollars à l’État.
“Le secteur scolaire est en crise,” a dit Katz. “Ils ont le même niveau de taxe fiscale.” (NDT : que les établissements privés).
Des fonctionnaires de Philadelphie ont dû faire un emprunt de 1,35 milliards de dollars pour combler une partie du déficit et éviter la fermeture de 9% des écoles publiques.
Il ne faut pas être un génie pour comprendre ce qui se passe ici. Philadelphie est en faillite. Sans rentrer dans les détails, il est évident qu’assumer les salaires de syndicats indéfendables et les pensions de retraite sont au cœur de tout. Un niveau de pension de 47,6% est plutôt révélateur en soi. (NDT : aux États-Unis, le niveau de remplacement est considérablement plus faible qu’en Europe).
Le lâche maire Michael Nutter n’a même pas la décence de laisser le public ou la Presse prendre connaissance ce qui se passe. Au lieu de cela il a invité Wall Street en visite privée des actifs de Philadelphie, espérant les vendre pour conjurer l’inévitable.
Quelles questions fondamentales Nutter résout-il ?
Pensions de retraites ? Non
Écoles ? Non
Salaires des syndicats ? Non
Masses salariales gonflées ? Non
Allocations ? Non
Au lieu d’inviter Wall Street en visite, Nutter doit inviter la Presse et les citoyens à la conférence de Presse pour leur déclarer la faillite de la ville.
Nous avons connu des moments durs auparavant, le plus récent avec Stockton, en Californie.
Voici quelques articles au sujet de la faillite de Stockton pour le cas où vous ne seriez pas familiers de l’historique :
Le plus pertinent en Philadelphie est la décision que la Faillite de Stockton est valable, que la ville a agi en toute bonne foi. Le juge a estimé que la ville était en danger et que la ville ne serait pas forcée d’augmenter les impôts pour régler ses créanciers.
Vous pouvez vous référer aussi au système de retraite CalPERS dans le règlement des conflits concernant la faillite de Stockton.
Avec ces décisions, le coût d’emprunt de Philadelphie va probablement monter en flèche.
A cet instant, la ville n’est plus rien d’autre qu’un zombie*. La fin est proche.
(* NDT : le terme initial est ‘walking zombie’, employé généralement pour parler d’une entreprise ou d’une banque dont les jours sont comptés).