Un centre de réflexion conservateur américain a publié lundi une estimation du coût de la régularisation des 11 millions de sans-papiers vivant aux Etats-Unis, mais l’étude a été vivement critiquée comme une tentative partisane de faire échouer toute réforme.
Le rapport devrait alimenter les prochaines semaines de débat, quand le plus ambitieux projet de réforme des lois sur l’immigration depuis un quart de siècle sera discuté au Congrès américain, avec le soutien de Barack Obama et de nombreux élus démocrates et républicains.
Au coeur de la réforme est prévue la régularisation de millions de sans-papiers, en majorité mexicains, et leur naturalisation en au moins 13 ans. Le projet prévoit aussi l’augmentation du nombre de visas et permis de séjour permanents pour les travailleurs hautement qualifiés.
Mais la Heritage Foundation, fer de lance du mouvement conservateur, a estimé lundi dans une étude que cette régularisation coûterait 6.300 milliards de dollars aux comptes publics sur les 50 prochaines années.
Les auteurs expliquent qu’une fois régularisés, les immigrés consommeront plus de services publics (routes, éducation, police, retraite, santé…) mais ne paieront pas assez d’impôts pour compenser, puisque dans leur immense majorité ils se situent dans les tranches les plus basses des barèmes d’imposition.
D’environ 54 milliards de dollars par an aujourd’hui, le déficit dû aux sans-papiers actuels bondirait à plus de 100 milliards par an à partir de la 15e année, puis 160 milliards par an à partir de 2048 (à titre de comparaison, le budget fédéral annuel des Etats-Unis s’élevait à environ 3.600 milliards en 2013). (…)