[extraits] Le Maroc, qui a vu naître mes parents, fait partie de mon histoire. Le 7 mai 2002, ils ont été tués en Belgique par un individu qui, nourri par le discours de la haine et de la xénophobie, a considéré qu’ils n’avaient plus le droit de vivre.
Il ne faut pas oublier tous ces travailleurs immigrés qui se sont battus pour obtenir des droits, pour être reconnus en tant que citoyens. Ils ont fait face à des conditions de travail difficiles, au racisme et à l’extrême droite.
Cette histoire fait partie de la mémoire collective de l’ensemble des citoyens belges.(…)
Aujourd’hui, je suis la troisième génération, je suis aussi cette Belgique, qu’on le veuille ou non. Combien de générations encore pour que cela soit compris une bonne fois pour toute ?
Après le débat sur l’immigration et celui sur l’intégration, c’est à présent l’islam le débat en vogue. Les cas de discrimination à l’encontre des citoyens belges de confession musulmane ne sont même plus à dénombrer. Ce constat est révoltant dans une société où on aspire au vivre ensemble.
Il est insupportable de se faire discriminer suite à un entretien d’embauche. Il est insupportable de voir des écoles exclure des filles parce qu’elles ont fait le choix de porter le foulard. Il est insupportable de voir certains médias stigmatiser les citoyens de confession musulmane à grand renfort de raccourcis. Le racisme antimusulman, jusque dans les hautes sphères de notre société, est de plus en plus considéré comme acceptable.
C’est la banalisation, la tolérance de ces discours racistes qui ont engendré des tragédies comme celle qu’a connue ma famille. Le racisme est un délit, pas une opinion ; faut-il encore le rappeler ?
Les choses changeront, j’en ai la conviction ; l’histoire nous l’a prouvé. L’heure n’est plus aux discours. L’heure n’est plus aux promesses. L’heure est aux actes.
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Complément 1 :
En 1962, en quelques semaines, près d’un million d’Européens d’origine française, italienne ou espagnole quittent l’Algérie. C’est un exode massif. Ils débarquent souvent en France dans un dénuement total.
Plusieurs générations de Pieds-Noirs, dits « Européens d’Algérie », avaient vécu en Algérie française de 1830 à 1962.
«L’un des exodes les plus importants de l’histoire»
Complément 2 :
Extraits d’une interview d’Alain Besançon, agrégé d’histoire, docteur en histoire, membre de l’Institut, membre de l’Académie des sciences morales et politiques. Emission complète ici.
Les populations musulmanes ne se fondent pas dans la population alentour. C’est un fait, un simple fait. Le 20e siècle a vu une purgation des zones mixtes. Il y avait beaucoup de chrétiens en Turquie, en Égypte etc… Ils sont tous partis. Il y avait des musulmans en Grèce, dans les Balkans… Ils sont tous partis. Il y avait des Français en Afrique du Nord, ils sont tous partis…
Texte plus complet ici : Alain Besançon : « les musulmans ne se fondent pas dans la population »