Après les salariés de l’industrie, c’est au tour de ceux du secteur bancaire de se mettre en grève pour obtenir des augmentations de salaire.
Après quinze années d’austérité, les conflits salariaux se multiplient en Allemagne. Le syndicat Ver.di a annoncé vendredi 4 mai des mouvements de grève dans le secteur bancaire pour obtenir des hausses de salaire, à l’instar des salariés de l’industrie qui ont lancé un large mouvement cette semaine.
Ver.di, qui négocie des hausses de salaire pour 220 000 salariés des banques publiques et privées d’Allemagne, n’a pas réussi dans la nuit de jeudi à vendredi à se mettre d’accord avec le patronat. Après de premiers appels à la grève le mois dernier, le syndicat compte les “amplifier” et décidera des modalités “dans les jours à venir”.
Ver.di a rejeté une offre du patronat, qui proposait une augmentation en trois étapes (+2%, puis deux fois +1,1%) pendant les deux prochaines années. Selon le syndicat, une telle proposition aurait fait augmenter les salaires de 1,3% par an, moins que la hausse des prix. Cette offre “était totalement inacceptable”, a expliqué Beate Mensch, responsable de Ver.di.
270 000 grévistes dans l’industrie depuis lundi
Le mouvement dans le secteur bancaire s’ajoute à celui de l’industrie, auquel ont déjà pris part depuis le début de la semaine 270 000 salariés, selon le dernier pointage, vendredi, du syndicat du secteur IG Metall. Pour la seule journée de vendredi, ils étaient 90 000 à avoir interrompu leur travail, manifesté ou quitté leur poste plus tôt, en particulier dans l’Etat du Bade-Wurtemberg (sud-ouest), l’un des principaux bassins industriels allemands. Le patronat a proposé 3% d’augmentation, mais IG Metall en réclame 6,5% pour l’énorme secteur de la métallurgie, qui comprend les machines-outils, la mécanique, l’automobile ou encore les semi-conducteurs, et emploie plus de 3,5 millions de salariés.
Ces négociations sont un temps fort de l’actualité sociale allemande et donnent le ton pour nombre d’autres secteurs. L’économie allemande continue de se porter bien mieux que celle de ses voisins, et le chômage y reste très bas, à 7% en moyenne en avril, attisant les revendications salariales après les sacrifices consentis par les salariés pendant la crise. Au début du mois d’avril, les deux millions de salariés de la fonction publique avaient obtenu 6,3% de hausse pendant deux ans, après avoir fait grève.