Entre les 10 et 11 mai 2013, la justice française nous a maintenu en garde à vue sous le chef d’inculpation de rébellion en se basant sur les propos de la police, alors que essayions vainement de lui expliquer que notre but était d’assister paisiblement à une cérémonie sensée honorer la mémoire de nos ancêtres déportés et réduits en esclavage par l’Etat français. Nous étions détenteurs d’invitations officielles et nominatives, qui nous avaient été adressées, comme chaque année, par le Ministère de l’Outre-mer.
Comme tous les porteurs de ce « laisser passer », nous nous rendions donc vers le lieu de cette cérémonie pour en apprécier et surtout en évaluer son contenu. Mais selon toute vraisemblance, nous étions les seuls désignés persona-non-grata, sans qu’aucune explication ne nous soit jamais délivrée.
En 2012, nous avions pourtant pu participer à la même cérémonie sans le moindre ombrage ; c’est à dire sans que le service d’ordre policier ne nous fasse revivre le douloureux traumatisme qu’il nous avait fait subir le 10 mai 2011, lorsqu’il nous avait violemment exclu des lieux sans motif légal. Nous étions donc convaincus que l’incident était définitivement derrière nous, et dû à une présidence d’un autre style, jusqu’à ce que la journée d’hier nous le démente…
La négrophobie est une arme (néo)coloniale d’aliénation et de destruction massive qui n’avoue pas son nom.
COLLECTIF ANTI NEGROPHOBIE