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L’annonce en a été faite lors de l’édition africaine du Forum économique mondial, la semaine dernière au Cap. La compagnie américaine MasterCard et la Commission de la carte d’identité du Nigeria se sont associées pour créer des “cartes nationales d’identité intelligentes”, qui serviront autant aux contrôles de police qu’à retirer de l’argent dans un distributeur automatique, relève Fast Company.

13 millions de ces cartes hybrides doivent être délivrées par la banque nigériane Access Bank pour une expérimentation pilote dès l’année prochaine, suivies par 120 millions d’autres si le système s’avère concluant. La carte intelligente détient code confidentiel, mais aussi informations biométriques (empreintes digitales, photo d’identité…) sur une puce électronique, tout en étant reliée au compte en banque de son détenteur. Utilisée dans une boutique, le vendeur pourra à loisir “vérifier l’identité de l’acheteur”, précise Fast Company.

Le gouvernement voit, dans ce système de paiement qui s’affranchit de la monnaie physique, une solution pour gagner en traçabilité et en sécurité, et booster le développement économique de ce pays – où la croissance dépasse les 7 %, mais où près de 63 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. “En plus des diverses fonctionnalités d’une ‘carte d’identité intelligente’, ce système permettra aux Nigérians,  dont 70 % d’entre eux n’ont pas de compte en banque, de participer à l’économie globale”, explique aussi un responsable Afrique de MasterCard.

Dans une dépêche de l’African Press Organization, le même homme explique que son entreprise a soutenu la politique de la Banque centrale du Nigeria vers une monnaie dématérialisée, fournissant au gouvernement nigérian “les visions globales et les bonnes pratiques, qui montrent que les paiements électroniques peuvent développer la croissance”. “La nouvelle carte d’identité va révolutionner le paysage économique nigérian, brisant l’un des plus importants obstacles à l’inclusion financière, à savoir une preuve d’identité”, se félicite quant à lui le directeur général d’Access Bank, cité par l’agence de presse africaine.

“Alors que la combinaison d’une carte d’identité et d’une carte de crédit peut ressembler à un cauchemar pour la protection des données privées, certains experts sentent qu’elle a un potentiel étonnant”, estime finalement Fast Company. Qui cite David Wolman, auteur de The end of Money, pour qui ces cartes représentent une réelle opportunité de développement : “La réalité, c’est que combattre la pauvreté implique de trouver des moyens pour rendre accessible aux gens les services financiers de base, et ça ne peut pas vraiment arriver sans une forme électronique de monnaie”.

Le Monde

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