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Claude Guéant ne répond plus. Pris dans la tourmente des révélations du Canard enchaîné concernant des mouvements de fonds sur ses comptes, l’ancien ministre de l’Intérieur a choisi de ne plus s’exprimer. Et de ne plus se perdre dans des déclarations maladroites mettant en péril sa défense. Il réserve désormais ses explications aux juges d’instruction Serge Tournaire et René Grouman. Elles risquent d’être longues, au regard du résultat des perquisitions effectuées, le 27 février, au domicile et au cabinet d’avocats de l’ex-ministre.
[…] L’Express est en mesure d’indiquer qu’un autre virement suspect a été découvert à la même occasion. Il s’agit cette fois d’une somme de 25 000 euros versée depuis la Jordanie, à l’origine inexpliquée. L’attention des juges est également retenue par des factures payées en liquide à partir de 2002. Le volume de celles-ci augmente singulièrement entre 2007 et 2009. Dès la perquisition, Claude Guéant fait référence à des primes de cabinet. Celles-ci ayant vu leur régime modifié depuis le début de 2002, l’explication laisse les enquêteurs sceptiques. Pourtant, c’est celle que réitérera l’ex-secrétaire général de l’Elysée lors de ses nombreuses interventions médiatiques. Chaque fois, il prend soin de préciser qu’en tout état de cause ces sommes n’ont rien à voir avec la Libye et un éventuel financement politique.

Pourtant, l’examen du portable de Claude Guéant permet la découverte de numéros répertoriés en lien direct avec la Libye. Y figure celui de Moussa Koussa, chef des services de renseignement du colonel Kadhafi, aujourd’hui réfugié au Qatar. On y trouve aussi “Zyad”, le prénom de Takieddine, et le patronyme de Djouhri. Ce dernier, proche de Guéant depuis 2006, a eu plusieurs conversations avec lui peu de temps avant la perquisition. Enfin, quelques mots manuscrits se réfèrent à plusieurs rendez-vous avec Zyad Takieddine et Alexandre Djouhri, toutefois sans précision de date.
L’Express

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