Le Musée des Beaux-Arts de Dijon, qui depuis 2008 est en travaux pour rénovation (mais qui a eu l’excellente idée de ne pas fermer au public en menant ce chantier par tranche), ouvrira le 7 septembre un nouveau parcours pour ses collections médiévales et renaissance.
Nous reviendrons en temps utile sur cet événement. Si ce que nous en avons vu lors d’une conférence de presse organisée aujourd’hui à Paris laisse espérer une muséographie de bonne facture et surtout une augmentation du nombre d’œuvres exposées, un point nous a pourtant choqué : la construction, au dessus d’une aile de la cour de Bar, d’une adjonction contemporaine. Cette cour est formée de bâtiments composites, entre le XIVe et le XIXe siècle. S’il fallait réellement créer une adjonction pour organiser de manière cohérente le circuit muséographique en rehaussant le bâtiment du XIXe qui n’a pas en lui même de caractère exceptionnel, cela aurai dû être fait de manière respectueuse et modeste.
Hélas, il fallait (c’est souvent le cas) faire un « geste architectural » et ce geste a été confié à Yves Lion, l’un architectes français les plus médiocres, l’un de ceux dont les interventions sur les monuments historiques sont les plus traumatisantes. Dans les années 90, il a sévi sur l’Hotel Hénault de Cantobre dans le Marais – devenu la maison de la photographie – notamment en supprimant toutes ses menuiseries et ses planchers anciens, et en démolissant, sur la rue de Fourcy, le bâtiment de remise des carrosses qui fermait la cour1. C’était avant la naissance de La Tribune de l’Art mais nous avons déjà dans ces pages parlé d’exploits plus récents, qu’il s’agisse de s’attaquer au château de Blérancourt ou au square de la République à Poitiers.