Communiqué de presse du MRAP du 20 mai 2013.
“Lors de sa conférence de presse du 16 mai, François Hollande a déclaré à propos du droit de vote des étrangers « après les élections municipales, comme il n’y aura plus d’enjeu, un texte sera soumis au Parlement et le Parlement en fera l’adoption qu’il souhaite ». Le MRAP condamne cette reculade injustifiable face à un enjeu majeur pour la société française.
Ce n’est pas la première fois, depuis les propositions de François Mitterrand, qu’un candidat socialiste à l’élection présidentielle, n’hésite pas à faire de cette question une promesse électorale pour l’oublier aussitôt après.
Le MRAP rappelle avec fermeté, qu’en 2012, la nouvelle majorité avait inscrit cette réforme dans son programme. Dans la conformité de ces engagements, le Premier Ministre, dans sa déclaration de politique générale de juillet 2012, puis, à nouveau, en septembre, avait promis un projet de loi en 2013.
Un tel recul est profondément injuste car il voue des étrangers qui travaillent ici, payent des impôts, participent de multiples manières à la vie sociale dans leur commune, leur quartier, à rester encore plus longtemps hors de la citoyenneté que confère le droit de vote, de la citoyenneté qui leur permettrait d’intervenir dans la construction d’une chose publique qui les concerne, tout autant que les « nationaux ».
Mais il ne s’agit pas seulement d’ une question de justice et d’égalité de droits, mais d’une question de démocratie. La vie locale constitue un creuset essentiel de la vie démocratique. Toutes celles et tous ceux qui résident sur ces territoires doivent y participer de façon égale.
Il est temps de franchir, dès 2013, une nouvelle étape d’élargissement du suffrage universel, de la démocratie, pour la cohésion sociale et l’égalité des droits.
Les promesses électorales de plus de trente ans, approuvées par les électeurs(trices) à au moins quatre reprises, depuis 1981, doivent être maintenant tenues.
François Hollande parle de « pédagogie » pour masquer cette reculade. Le MRAP, lui, exige l’égalité des droits et un acte de courage politique, conformément aux attentes. Il appelle à renforcer la mobilisation et notamment à participer au concert organisé par l’UNEF et le Collectif Droit de vote 2014, le 23 Mai à la Batille, pour réclamer : le Droit de Vote dès 2014.”