Marine Le Pen, occupée à du jardinage, est tombée dans une piscine vide et les conséquences de cette chute auraient pu être très graves. Heureusement pour elle et ses proches, le pire a été évité, et son courage a fait le reste.
On pouvait craindre, à cause de la pauvre inventivité de notre classe politique, une série de plaisanteries douteuses sur cet accident. A ma grande surprise, nous avons eu droit, sur ce plan, au calme plat.
Jusqu’aux tweets de Jean-Luc Mélenchon. Comment une personnalité aussi évidemment fine et cultivée peut-elle se laisser aller au point de violer ses propres règles de courtoisie et de décence en assumant, en revendiquant même, une grossière singularité qui, de fait, la distingue tristement et choque même beaucoup de ses partisans ?[…]
Je voudrais terminer sur une excellente nouvelle médiatique. Alors que Marine Le Pen avait déjà subi son épreuve, quand Jean-Luc Mélenchon tweetait bassement sur son infortune personnelle, Caroline Roux, sur C politique, recevait la présidente du FN. Je n’étais donc pas fou : il était possible de la questionner et de réagir à ses réponses sans faire à chaque seconde une surenchère dans l’agressivité, ton et visage compris.
Aucune complaisance de la part de cette journaliste mais une courtoisie efficace et compétente tellement sûre d’elle qu’elle n’avait pas besoin de montrer pour la frime, à tous ceux susceptibles de la juger idéologiquement, comment elle était capable d’être à chaque seconde hargneuse et partiale (France 5).
Pour la première fois, Marine Le Pen a eu droit à un entretien qui n’a pas cherché à persuader que le FN était interdit ou qu’il devait l’être. Sur un autre registre que celui du grand Serge Moati, mais la démarche d’honnêteté, d’impartialité et d’intelligence était la même !
Cette responsable politique d’un parti quantitativement important a été accueillie, enfin, comme tous les autres reçus ailleurs, généralement, par contraste avec elle, dans une ambiance à la fois superficielle et bisounours.
Caroline Roux n’a pas touché le fond. Ouf !
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