Une tête de porc et les pattes coupées ont été découvertes, lundi, dans la mosquée en chantier sur l’avenue de Bordeaux à Narbonne. Et cette profanation n’est pas la première…
Une large flaque de sang dans la grande pièce du rez-de-chaussée, future salle de prière. Voilà ce qu’il restait, hier matin, de la profanation de la petite mosquée en construction sur l’avenue de Bordeaux, en bas du pont enjambant la voie SNCF.
Le bâtiment, à deux niveaux, est en construction depuis environ deux ans. Le gros œuvre est achevé. Actuellement, c’est la phase de finition. Ce sont essentiellement les bénévoles de l’Association cultuelle et éducative, dont le siège est dans l’ancienne cité Sonacotra à St -Jean St -Pierre, qui effectuent les travaux.
Hier matin, l’un d’entre eux a fait la sanguinolente découverte : “Il y avait une tête de porc coupée en deux, avec la cervelle enlevée et posée à côté. Et les pattes étaient jetées aux quatre coins. J’ai tout ramassé, mis dans un sac et jeté à la poubelle”.
Un autre fidèle, arrivé plus tard à la mosquée de l’avenue de Bordeaux, lundi, pense que “le porc a sans doute été égorgé sur place. Car, non seulement il y avait beaucoup de sang sur le sol, mais il y avait aussi de grandes giclures sur les murs”.
Le cadavre de l’animal, dépourvu de sa tête et de ses pattes, a été emporté par le, ou les individus. L’acte a sans doute été commis au cours du week-end alors que les travaux étaient en suspend. Aucune inscription ou tag n’est venu le revendiquer. Auparavant, aucune menace, non plus, ne l’avait annoncé.
Déjà, fin 2012, une tête de porc dans un sac-poubelle avait été déposée sur les lieux. L’affaire n’avait pas été ébruitée à l’époque. La communauté musulmane, qui se sent déjà stigmatisée, en partie à juste titre du fait d’une islamophobie grandissante, ne semble pas vouloir attirer encore l’attention. Même lorsqu’elle est victime.
Mais le procureur a demandé l’ouverture d’une enquête pour “dégradations” et “provocation à la haine raciale”. “Cet acte imbécile a évidemment pour but de faire monter l’agressivité entre les communautés”, s’insurge David Charmatz.