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L’émetteur de monnaie numérique Liberty Reserve et sept de ses responsables ont été inculpés pour avoir blanchi six milliards de dollars en sept ans.

Liberty Reserve ne peut plus servir ses clients. Preet Bharara, le procureur fédéral de Manhattan a inculpé l’émetteur de monnaie numérique et sept de ses dirigeants (dont Vladimir Kats et Mark Marmilev) mardi soir.

Le système de transfert électronique international de fonds «était intentionellement crée et structuré pour faciliter les activités criminelles…si Al Capone était vivant, c’est ainsi qu’il cacherait son argent», affirme ce représentant du Département de la Justice à New York.

Établi au Costa Rica depuis 2006, Liberty Reserve a transféré des milliards de dollars au service d’environ un million de clients. On lui reproche d’avoir permis le blanchiment d’au moins 6 milliards de dollars. Ce n’était pas une banque.

En opérant en dehors des circuits traditionnels de la finance, la société fondée par Arthur Budovsky était devenue, selon les autorités américaines, la plateforme de paiement sur internet de toutes sortes de criminels, depuis les voleurs de numéros de cartes de crédit, aux trafiquants en pornographie enfantine, en passant par des marchands de drogue.

Qu’ils soient implantés au Vietnam, au Nigeria, à Hong Kong, en Chine ou aux États-Unis, tous appréciaient l’anonymat avec lequel ils pouvaient faire virer des millions d’un point à l’autre du globe.

Premier réseau de monnaies numériques

Tout ce dont un client avait besoin pour travailler avec Liberty Reserve était une adresse de courrier électronique. Son réseau de monnaies numériques était un des plus développé du monde. Les huit New-Yorkais arrêtés début mai pour complicité de vol de 45 millions de dollars dans des distributeurs automatiques de billets éparpillés dans 27 pays avaient, par exemple, recours aux services Liberty Reserve.

Arthur Budovsky, citoyen américain qui a renoncé à sa nationalité, a déjà été arrêté en Espagne vendredi. Il fait partie des sept individus inculpés de blanchiment d’argent et de conspiration pour opérer sans licence une entreprise de transfert de fonds. Au total cinq ont été appréhendés, mais deux autres sont encore en liberté au Costa Rica.

On estime à 200.000 le nombre de clients de Liberty Reserve aux États-Unis. Les personnes et entreprises de bonne foi qui faisaient appel à ses services sont priées de contacter le bureau du procureur fédéral de Manhattan.

Le Figaro

(Merci à Pierre)

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