Onze élèves d’un lycée de Creil (Oise) passent aujourd’hui le grand oral de Sciences-po. Depuis 2007, le lycée Jules-Uhry essaie ainsi «d’effondrer les barrières sociales».
Depuis 2002 une convention favorise le recrutement pour l’IEP dans les zones défavorisées.
Pierre-Loïc Ngassa et Jessica Monteiro Silva Gonçalves devront séduire le jury pour espérer intégrer Sciences-po à la rentrée. Comme neuf autres élèves du lycée Jules-Uhry de Creil, ils ont préparé l’épreuve depuis septembre en plus de leurs cours pour décrocher le bac.
Ces jeunes issus des quartiers difficiles du Bassin creillois ont su saisir la chance d’intégrer un établissement prestigieux, alors que leur parcours semblait le leur interdire. Car depuis 2002 (2007 pour le lycée creillois), une convention favorise le recrutement pour l’IEP dans les zones défavorisées.
Originaire du Cap Vert, Jessica Monteiro Silva Gonçalves, creilloise de 18 ans, fait la fierté de sa famille reconstituée composée de neuf enfants, une mère femme de ménage et un père maçon. «J’ai accompagné un copain à la présentation de l’atelier, et ça m’a plu, avoue-t-elle en souriant. J’ai articulé mon dossier de presse sur la corruption au Brésil. »
Né au Cameroun, Pierre-Loïc Ngassa, 18 ans, a retrouvé à Creil sa mère aide-soignante et son petit frère voici seulement deux ans. « J’ai planché sur les raisons de l’embrasement du Mali», explique ce grand gaillard. Comme leurs camarades, ils ont fréquenté le CDI à la recherche d’informations, bien aidés par des anciens du lycée actuellement à l’IEP. Et ils se sont livrés devant un jury local dans les conditions de l’oral. […]
Le Parisien (Merci à Melusine )