strong>La Jordanie accueille désormais un demi-million de réfugiés syriens sur son sol. 100.000 dans le seul camp de Zaatari, au Nord du pays où le nombre d’habitants a doublé avec ces arrivées massives. La situation devient de plus en plus explosive dans le pays, alerte Médecins Sans Frontières (MSF). Amman a besoin d’aide pour faire face. Interview d’Antoine Foucher, chef de mission MSF en Jordanie.
L’espace public est, de plus en plus, rempli de concepts nauséabonds à l’encontre des Syriens.
Amman a tenté de faire face tant bien que mal, appelant à l’aide la communauté internationale. Mais, devant le faible niveau de soutien, et la catastrophe qui s’annonce, la Jordanie a mis provisoirement en œuvre une menace plusieurs fois brandie en fermant sa frontière avec la Syrie.
Une mesure contraire au droit international qui stipule que tout pays doit faire en sorte de permettre à tous ceux qui fuient les persécutions de pouvoir demander asile. […] La frontière a été fermée, comme l’a annoncé Reuters. Le ministère de la communication a fait alors un communiqué très bref dans lequel il indiquait que le nombre de réfugiés avait été réduit en raison de la désorganisation de l’Armée libre syrienne de l’autre côté. Mais en fait, très clairement, l’armée jordanienne, qui accompagnait jusqu’alors les réfugiés qui arrivaient chaque nuit, a commencé à bloquer l’arrivée des Syriens. […]
C’est de plus en plus tendu avec la population locale, pour des questions de travail notamment. Il y a eu des manifestations. Ca craque de partout parce que les conséquences commencent à être importantes. Avoir de l’eau en saison sèche en Jordanie c’était déjà un challenge. Alors avec une population dans le nord du pays dont le nombre vient de doubler…