Dans deux semaines, les dirigeants du G8 doivent se réunir en sommet au Lough Erne Golf Resort, un luxueux complexe hôtelier doté d’un terrain de golf, situé dans le comté de Fermanagh, en Irlande du Nord.
Il y a un problème, affirme Michael Krieger sur son blog Liberty Blitzkrieg : beaucoup des villages environnants portent les stigmates de la très grave crise économique qui affecte le pays. « Bien que l’effondrement économique du pays ne semble pas déranger les dirigeants étrangers, la pensée de se confronter aux réalités de la pauvreté tout en festoyant avec le caviar et le foie gras pourrait être tout simplement insupportable pour Barack Obama, Shinzo Abe et David Cameron », écrit-il.
Que faire alors ? C’est simple : il suffit de recourir à la solution des villages Potemkine, et de simuler la bonne santé économique de la région en rénovant quelques façades abandonnées depuis longtemps. Les murs défraîchis qui trahissent la faillite et la ruine seront maquillés par des ravalements, des peintures neuves et des nettoyages à haute pression. L’Irish Times rapporte ainsi que des centaines de milliers de livres ont été dépensées pour restaurer les façades d’une centaine de propriétés dans le voisinage du Lough Erne Golf Resort dans la perspective du sommet du G8.
Ainsi, à Belcoo, deux boutiques ont été recouvertes avec des trompe l’œil pour donner l’impression qu’il s’agit d’affaires prospères. Le commerce de l’ex-boucherie Flanagan, qui a déposé le bilan l’année dernière, a été remaquillé avec des peintures à façon sur ses fenêtres. « La boucherie a été remplacée par l’image d’une boucherie », écrit le journal (photos ici).
De l’autre côté de la rue, le commerce vide d’une pharmacie qui avait été déplacée dans la rue principale du village a été repeint pour simuler une boutique de fournitures de bureau. « Ailleurs dans le Fermanagh, des images de paysages magnifiques de la taille de panneaux publicitaires ont été installés pour masquer les constructions désolées éloquentes abandonnées ça et là, ou les autres pollutions visuelles », ajoute le journal.
La population se plaint de ce que ces travaux ne sont que superficiels, et que les dirigeants du G8 ne pourront pas avoir un aperçu réel des difficultés qu’elle traverse avec ces travaux purement cosmétiques.