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A chaque crise financière, on entend le même refrain du côté des autorités de tutelle et des sociétés financières: promis, juré, on ne nous y reprendra plus. Et puis les mois passent, et il faut bien recommencer à chercher à gagner de l’argent.

Et actuellement, ce n’est pas facile: les actions ont déjà bien monté sur les marchés de beaucoup de pays développés et restent à un niveau désespérément bas dans les grands pays émergents, et les emprunts émis par les États les plus sûrs ne rapportent plus grand-chose (tout juste 2,10% pour ceux à dix ans de la France), de même que ceux des entreprises les mieux notées.

Pour trouver des rendements plus intéressants, nettement supérieurs à l’inflation, il faut donc aller chercher du côté des sociétés un peu moins bien notées ou des pays émergents. Et là, comme le constate Bernard Aybran, directeur de la multigestion chez Invesco, «des signes de surchauffe deviennent clairs».

Un exemple, passé relativement inaperçu: l’emprunt lancé, le 25 avril dernier, sur le marché international des capitaux par le Rwanda, pour la première fois de son histoire.

En soi, c’est plutôt une bonne nouvelle: que des investisseurs privés soient disposés à prêter de l’argent à un pays en développement noté très modestement par les grandes agences, cela devrait nous réjouir.

Le problème, c’est que le Rwanda ne demandait que 400 millions de dollars et que les investisseurs étaient prêts à lui en donner 3,5 milliards (la moitié de son PIB!), tout ça pour obtenir une rémunération de 6,875%.

A titre de comparaison, c’est comme si à la prochaine adjudication d’obligations à dix ans par l’Agence France Trésor, les investisseurs se montraient disposés à mettre 1.000 milliards d’euros sur la table!

Là, on se dit que quelques excès sont peut-être en train de se commettre: des masses de capitaux considérables sont actuellement à la recherche d’une rémunération élevée, de plus en plus difficile à trouver sans prendre de risques. On le voit aussi sur le marché des obligations de sociétés privées, où on se bouscule actuellement.

Un jour ou l’autre, les marchés financiers pourraient bien revenir à la une de l’actualité.

Slate

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