Une tragédie sans équivalent. Le 26 février 2010, peu après 16 heures, Youma s’effondre dans l’agence de Sarcelles-Lochères de la BNP Paribas. Cette mère de famille de 52 ans décède après avoir été frappée de plusieurs coups de couteau par un schizophrène. L’agression a duré vingt-cinq secondes. Youma s’est écroulée dans le bureau d’un conseiller clientèle où elle avait cru trouver refuge. Son meurtrier l’avait suivie dans l’agence où elle était venue déposer 50 € et saluer la directrice sur le départ. Une bombe lacrymogène dans une main, un couteau de 25 cm dans l’autre. Après l’avoir gazée, Bekens Brissau, 22 ans lors des faits, avait porté un premier coup de couteau à sa victime, avant de la frapper à nouveau à trois reprises dans le dos et de prendre la fuite.
« L’agression ne se serait pas produite si la BNP Paribas avait mis en place un système de sécurité digne de ce nom », souligne Me Arnaud Pelpel, l’avocat des enfants de Youma, qui viennent d’assigner la banque devant le tribunal. Pour lui, il y a « un lien de causalité patent entre le manquement à l’obligation de sécurité de la banque et les dommages subis ». Il indique que « l’agresseur a pu entrer dans les locaux sans qu’aucune alarme ne se déclenche ». Outre l’absence de double sas et de vigile à l’entrée, dans un quartier sensible — qui a vu un jeune tué à coups de couteau il y a quelques semaines —, il précise que « personne ne visualisait les images de la caméra de surveillance ». Pour Me Pelpel, « l’extrême facilité avec laquelle l’agresseur a pu entrer dans l’agence afin de poursuivre sa victime démontre les failles dans le système de sécurité ».
Il demande aujourd’hui 200000 € pour chacun des enfants.