Addendum du 12/06/2013 : Typologie des “trouble-fêtes”
– Quel profil? Ces individus, “peu ou pas connus des services de police”, sont extérieurs au monde du football et ont profité de l’effervescence provoquée par la victoire du PSG pour se rendre à Paris et commettre des vols.
C’est le cas des onze personnes interpellées ce mardi matin en Ile-de-France.
“On a là plutôt affaire à des profils de jeunes issus des banlieues parisiennes, et qui étaient manifestement venus à Paris pour casser des magasins, mais qui ne sont pas des supporteurs ‘ultras'”,
résume un enquêteur du service de l’investigation transversale (SIT) de la préfecture de police de Paris, chargé de cette enquête.
– Que leur reproche-t-on? Ces jeunes sont soupçonnés d’avoir commis de multiples dégradations, saccagé des voitures, jeté des projectiles sur les forces de l’ordre ou brisé des vitrines de commerces.
Certains ont été interpellés en possession d'”objets volés sur les Champs Elsyées”, notamment des “polos de la marque Abercrombie & Fitch”. D’autres, encore, avaient dans leurs effets l’iPhone dérobé à un homme, roué de coups et menacé avec un couteau, quelques heures plus tôt au Trocadéro.
– A quelles peines ont-ils été condamnés? Trois des suspects qui avaient un vêtement volé sur eux
ont fait l’objet d’une mesure de réparation pénale et seront convoqués à un stage à cet effet. Un quatrième a fait l’objet d’un simple rappel à la loi.
– Quel profil? Tout ce qu’ils voulaient, c’était rendre hommage à leur club. “J’étais venu faire la fête, 19 ans qu’on attendait ça”, confie un fan du PSG lors de son audience en comparution immédiate. Mickaël, “supporteur du club depuis tout petit” avait rendez-vous avec des copains au Trocadéro pour célébrer le titre.
– Que leur reproche-t-on? Si ces supporters reconnaissent leur présence sur les lieux – Trocadéro puis Champs-Elysées – ils nient en bloc leur participation aux débordements tout comme les jets de projectiles sur les forces de l’ordre.
Ils affirment avoir été arrêtés parce qu’ils étaient au mauvais endroit, au mauvais moment. “Les CRS ont chargé et j’ai couru dans une rue, par peur”, raconte l’une d’eux. “Ils m’ont arrêté parce que j’avais mal à la cheville et arrêté de courir.
Les vrais coupables, ils ne les ont pas arrêtés”,raconte encore Mickaël.
A la barre, les policiers affirment le contraire et maintiennent que les personnes renvoyées en correctionnelle sont bien celles “ciblées” par leurs équipes.
– A quelles peinent ont-ils été condamnés?
Quatre mois de prison dont deux ferme, assortis d’un mandat de dépôt, ont été prononcés contre l’un des fans.
De semblables accusations de jets de bouteilles ou cannettes ont valu deux peines de trois mois avec sursis et une relaxe à trois autres prévenus. Un quatrième a écopé d’un mois avec sursis pour avoir renversé un scooter.
Des curieux happés par les débordements
– Quel profil? Tous ne nient pas leur implication dans les débordements. Certains supporters et amis de supporters ont reconnu s’être laissés aller à la violence.
Une quête d’adrénaline et un contexte d’excitation les a conduits à “déraper”.
– Que leur reproche-t-on?
“J’ai une famille, un travail, je ne sors pas beaucoup. Mon seul plaisir, c’est d’aller voir des matches, assure Nicolas, accusé d’avoir jeté des projectiles et porté des coups à plusieurs policiers.
Je suis quelqu’un de tranquille”, ajoute le jeune homme, avant d’invoquer une forte consommation d’alcool. “Je sais que je n’avais pas à agir comme cela”, concède Yoann, qui reconnaît avoir copieusement insulté les policiers. “C’était le bordel, je voulais voir”, précise-t-il encore.
– A quelles peinent ont-ils été condamnés?
Quatre mois de prison dont deux ferme, pour deux personnes jugées pour jets de projectiles.
Deux mois de sursis pour un jeune homme jugé pour outrage.
Yoann écope de la peine la plus lourde: quatre mois ferme et mandat de dépôt.
Des ultras du PSG en colère
– Quel profil?
Enfin, des supporters “ultras” du PSG ont mis le feu aux poudres, …
Neuf d’entre eux ont été interpellés. Ces hommes de 19 à 34 ans sont domiciliés en banlieue parisienne et ont été arrêtés après avoir été identifiés sur des images et des vidéos prises sur l’esplanade du Trocadéro…
Que leur reproche-t-on? Les neuf hommes sont suspectés d’avoir été à l’origine des débordements, via, notamment, des jets de projectiles. Les ultras ont été “un déclencheur et un amplificateur du phénomène”, analyse une source policière…
Lors de leur comparution, les neuf prévenus ont nié ou minimisé leur participation aux violences tout en revendiquant pour la plupart d’entre eux des liens avec des groupes “ultras”.
– A quelles peinesont-ils été condamnés?
Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé quatre relaxes, trois peines de 4 mois ferme et deux de 6 et 8 mois avec mandat de dépôt.
Onze personnes soupçonnées d’avoir participé aux violences lors du sacre du Paris SG au Trocadéro le 13 mai, ont été interpellées ce matin en Ile-de-France, une semaine après l’arrestation de neuf supporteurs “ultras”. […]
“On a là plutôt affaire à des profils de jeunes issus des banlieues parisiennes, et qui étaient manifestement venus à Paris pour casser des magasins, mais qui ne sont pas des supporteurs ‘ultras'”, a expliqué un enquêteur du service de l’investigation transversale (SIT) de la préfecture de police de Paris, chargé de cette enquête. Une vingtaine de policiers du SIT sont affectés à temps plein à l’enquête. […]