Entre le Vatican et l’université cairote d’Al-Azhar, centre spirituel de l’islam sunnite et interlocuteur musulman important aux yeux de Rome, «les portes sont ouvertes» mais le dialogue encore apparemment difficile. Deux ans après la rupture de leurs relations à l’initiative des musulmans, les deux parties se parlent toujours par médias interposés.
Ce serait un peu difficile à avaler pour les chrétiens du Nigeria ou du Pakistan [en butte aux attaques de groupes musulmans] », juge un spécialiste des relations islamo-chrétiennes, qui ne voit pas le pape répondre à une telle « injonction ».
Dans un entretien au quotidien italien Il Messagero du 7 juin, le conseiller de l’imam Ahmed Al-Tayeb ne mâche pas ses mots. Il assure attendre «un pas en avant» du nouveau pape François. «Les problèmes que nous avons eus n’étaient pas avec le Vatican mais avec l’ex-pape», insiste-t-il. Durant le pontificat de Benoît XVI les rapports ont de fait été chahutés. En septembre 2006, le discours de Ratisbonne du pape établissant un lien entre islam et violence avait une première fois provoqué la rupture des relations entre Vatican et Al Azhar. […]
De manière plutôt directe, le conseiller diplomatique d’Al Azhar, Mahmoud Abdel Gawad, estime donc que le pape François devrait saisir l’occasion du ramadan, qui débute le 9 juillet, pour dire que «l’islam est une religion pacifique, que les musulmans ne cherchent ni la guerre ni la violence». Jusqu’à présent, le pape François, qui s’est peu exprimé sur le sujet des relations islamo-chrétiennes, s’est attaché à ménager les musulmans. […]