Pour satisfaire l’appétit insatiable de l’Asie, des immigrés chinois investissent depuis peu des millions de dollars dans les prairies de l’Ouest canadien. Vastes cultures ou élevages, ils bâtissent des fermes géantes afin d’exporter sur l’autre rive du Pacifique.
Ce phénomène est particulièrement développé dans la Saskatchewan, une province agricole plus grande que la France, mais peuplée de seulement un million d’habitants. Ici, les champs s’étendent à perte de vue et leur acquisition est particulièrement bon marché. (…)
Confronté à l’inquiétude des maires locaux, le gouvernement a diligenté une enquête : «La loi de Saskatchewan est claire: seuls les citoyens et les résidents permanents du Canada peuvent investir dans les terres agricoles de la province (…) et les entreprises qui le font doivent être 100 % canadiennes. Des rumeurs veulent que certains intérêts essaient de contourner nos lois».
Dans ces campagnes canadiennes, plusieurs agriculteurs ont confié leurs doutes: et si ces immigrés chinois qui arrivent les poches remplies de dollars étaient en fait des prête-noms permettant à Pékin d’acquérir des terres arables?
Après avoir mis la main sur d’énormes gisements pétroliers dans la province voisine d’Alberta – forçant Ottawa à renforcer ses lois sur l’investissement étranger -, l’appétit de l’État chinois pour les ressources naturelles canadiennes apparaît infini. (…)
«Ces grands groupes qui achètent petit à petit toutes les terres ne pourront jamais les cultiver eux-mêmes. Vont-ils faire de nous de simples employés?»