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Il semblerait que les devises soient la nouvelle cible des spéculateurs. Après le scandale du Libor, le site d’information Bloomberg révèle que le marché des changes aurait constitué la cible des spéculations bancaires. Depuis maintenant près de douze mois, des gestionnaires de porte-feuille européens n’ont cessé d’alerter l’Autorité régulatrice des marchés britannique, la FCA, sur la possible manipulation de l’indicateur de référence de la valeur des devises, le taux WM/Reuters.

Calculée de façon automatique en fonction du volume moyen des échanges impliquant chacune des monnaies, cette valeur de référence est renouvelée toutes les soixante secondes. Lorsque les échanges sont insuffisants, le taux WM/Reuters est déterminé à partir de la moyenne des offres de ventes et d’achats de devises. Ce court intervalle de temps serait alors consacré à un intense jeu de spéculation auquel se livrent les traders.

Objectif: augmenter ou de baisser le taux en fonction des ordres qu’ils reçoivent, tout en tenant compte de leurs propres intérêts lorsqu’ils agissent en tant que dealer. “Ce marché est un véritable Far West“, avoue James McGeehan, cofondateur de FX Transparency LLC. Considéré comme le moins régulé, il constitue également le plus important où près de 4,7 trillions de dollars sont brassés chaque jour.

Quatre banques dominent le marché des changes: DBK, Citigroup Fnc, Barclays Plc et UBS AG. Ayant refusé tout commentaire, leur implication n’est pas encore totalement prouvée. Pourtant certains traders, sous couvert de l’anonymat, ont commencé à confirmer l’existence de ces pratiques qui seraient en place depuis une dizaine d’années et qui “sont préjudiciables pour la société” selon Tom Kirchmaier de la London School of Economics.
La FCA envisage d’ouvrir une enquête pour manipulation potentielle du taux directeur sur le marché des changes. Les suspicions sont telles que les autorités britanniques ont également décidé de passer au crible d’autres indicateurs de valeur, notamment ceux relatifs aux produits financiers dérivés, mais également ceux des marchés du pétrole brut et des marchandises. Il semblerait qu’une fois de plus, les traders aient décidé de ne pas faire les choses à moitié.
Atlantico

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