Peine légère pour Fanny P. 31 ans, la militante antifasciste qui avait refusé de se soumettre à un test ADN après avoir été condamnée pour rébellion.
Accusée d’avoir donné un coup de tête à un policier – en civil – lors de la Gay Pride de mai 2011 à Tours, Fanny P., 31 ans, militante antifasciste engagée dans la défense des sans-abri et des sans-papiers, avait écopé d’une peine de trois mois de prison avec sursis et de 1.300 euros d’amende.
Six mois plus tard, elle était convoquée au commissariat de police de Tours pour s’y soumettre à un test ADN (par la salive), en vue de l’enregistrement de son empreinte génétique dans le fichier national des empreintes génétiques (FNAEG). Soutenue par une vingtaine de militants, dont la présidente de la Ligue des droits de l’homme, Catherine Lison-Croze, et le porte-parole de Chrétiens migrants, Louis Barrot, qui ont témoigné à la barre, la jeune femme s’est longuement justifiée sur ce choix politique, confirmant son opposition au fichage génétique, évoquant une atteinte à sa vie privée et à son intimité : « Une fois qu’on est fiché, c’est à vie, ça n’est pas un acte banal, on devient suspect privilégié. »
Des arguments balayés par le procureur de la République, Joël Patard, qui parlait de « digressions philosophiques et doctrinaires de personnes qui invoquent les grands principes démocratiques et qui sont les premières à s’asseoir dessus. »
Le procureur, qui a requis cent jours-amende à 10 €, a été suivi par le tribunal.
La Nouvelle République